Le Plan Maroc Vert a accordé beaucoup d’importance à l’amont agricole. Dans l’aval, cette stratégie sectorielle a soutenu également les activités de transformation, de conditionnement et d’exportation.
Mais le PMV semble s’intéresser peu au circuit de distribution des fruits et légumes sous prétexte que les marchés (de gros ou de détail) sont sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, et plus précisément des collectivités locales.
Ces sites sont administrés par des conseils élus qui, le plus souvent, accusent un déficit de bonne gouvernance et de transparence dans leur fonctionnement.
Dans le monde rural, les souks hebdomadaires demeurent gérés par des méthodes archaïques. Ils sont très peu équipés, avec un manque cruel de chaînes de froid ou d’endroits de stockage. Ce qui augmente le risque de détérioration des produits.
Dans les villes, les défaillances sont monnaie courante, même dans les métropoles comme Casablanca qui a opté pour la gestion déléguée du marché de gros : perturbation en matière d’approvisionnement, fraude au niveau des déclarations de la valeur des produits, etc.
Les professionnels recommandent une véritable réforme et une restructuration profonde de cette branche.
Les dysfonctionnements de cette branche font que c’est finalement les intérimaires qui profitent le plus de cette situation alors que les perdants sont les agriculteurs et les consommateurs.
Les fellahs voient leurs marges bénéficiaires réduites sous l’effet de la hausse des prix à la production, alors que les consommateurs payent au prix fort leurs achats.
Le volet fiscal n’est pas en reste. Les taxes et autres impôts payés grèvent davantage les prix à la consommation.
Charaf Jaidani