«L’accompagnement des investisseurs et des employeurs dans leurs besoins en recrutement» a été au centre d’une conférence internationale organisée récemment à Rabat par l’Anapec, en partenariat avec l’Association mondiale des services d’emploi publics (Amsep). Les représentants des délégations d’une trentaine de pays ont insisté sur la nécessité pour les services publics d’emploi (SPE) de partager leurs expériences et d’identifier les pratiques permettant d’apporter un meilleur accompagnement aux investisseurs et aux entreprises pour réussir leurs recrutements.
Durant les deux jours de la conférence, l’objectif était de permettre aux SPE de partager leurs expériences et d’identifier les bonnes pratiques permettant d’apporter un meilleur accompagnement aux investisseurs et aux entreprises pour réussir leurs recrutements, compte tenu des contraintes inhérentes à chacun d’eux et leur faculté à s’adapter à leur environnement. Comme l’a expliqué Anass Doukkali, Directeur général de l’Anapec et vice-président de l’Amsep pour la région Moyen-Orient et pays arabes, la thématique est transversale parce qu’elle n’interpelle pas seulement les investisseurs, mais également le système éducatif et de formation au niveau de l’adéquation et les règles de fonctionnement du marché du travail en matière de législation. «Les Services publics d’emploi sont appelés à anticiper les besoins, réussir le matching, appuyer les entreprises pour une meilleure définition du besoin en recrutement en termes de compétences, d’habileté et de comportements et à recourir aux technologies de l’information dont l’intérêt n’est plus à démontrer», précise-t-il.
Selon Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, qui s’est exprimé lors de l’ouverture de la conférence, «il est impératif d’investir dans la formation et l’économie de la connaissance qui demeurent des éléments-clés pour plus de productivité et d’intégration sociales».
Pour sa part, le ministre délégué chargé de la Formation professionnelle, Khalid Berjaoui, a insisté dans, son allocution sur «l’importance de l’accompagnement des investisseurs dans le domaine de la formation professionnelle sur la base de deux leviers indissociables : le développement de la gestion déléguée de la formation et le développement de centres de formation intra-entreprises».
Quelles relations ont les SPE avec les entreprises ?
L’action des Services publics d’emploi en matière d’aide aux recrutements aux entreprises peut revêtir des formes très différentes au regard du contexte local, des missions assignées, de l’offre de services mise en place et des moyens dédiés. Ce qui, par contre, est une constante au sein de chaque pays, est que les entreprises souhaitent s’entourer de partenaires réactifs et efficaces afin de les aider à recruter leurs futurs collaborateurs.
Selon Lenka Kint, secrétaire exécutive de l‘AMSEP, «les besoins des entreprises peuvent être très différents entre un grand groupe qui dispose d’une direction des ressources humaines bien organisée et une petite entreprise qui n’a ni les moyens, ni le temps de mener ce type d’activités». Les SPE ont donc à offrir une palette de services permettant de répondre à un spectre très large d’interlocuteurs et de préoccupations. Une bonne connaissance des caractéristiques du marché du travail, du tissu économique local, mais également des évolutions à venir représente vraisemblablement l'un des prérequis majeurs. C’est d’ailleurs l’une des recommandations qui a fait l’unanimité des représentants des pays africains. Qu’ils soient le résultat d’une enquête, des Observatoires de l’emploi, de sources gouvernementales ou autres, les prérequis précités représentent les éléments indispensables à la mise en place d’une segmentation des entreprises. Un système d’informations permettant de saisir et de compiler les informations collectées s’avère constituer un atout important. Dans ce cadre, l’enquête menée par l’Amsep et la Banque islamique de développement (BID) en 2014 met en évidence qu’environ 80% des SPE qui ont répondu au questionnaire déclarent avoir un service d’assistance personnelle au recrutement pour les entreprises, mais que seuls 50% d’entre eux ont pu mettre en place un système permettant de segmenter la clientèle afin d’adapter l’offre de services. Autre point important : l’analyse des données sur les besoins en emploi permet aux SPE de contribuer à la transparence du marché du travail et réduire progressivement «le marché caché».
Qu’en est-il de l’Anapec ?
L’accompagnement qu’assure l’agence au profit des employeurs et des entreprises comprend l'appui au processus de recrutement à travers la diffusion des offres d’emploi, la présélection, l’organisation de séminaires d’information et de sensibilisation, les entretiens individuels et les tests d’évaluation, en plus de l'assistance au bénéfice des mesures incitatives à l'emploi. Sur le même registre, l’agence accompagne les secteurs émergents et les métiers mondiaux du Maroc, en particulier l’aéronautique, l’automobile, l’électronique et l’offshoring, à travers un dispositif d’appui adapté aux besoins des entreprises. Ce dispositif prévoit une contribution financière à la formation continue et à l’embauche au profit des salariés de ces secteurs. En plus, l’Anapec a développé des programmes sectoriels sur-mesure en partenariat avec les fédérations professionnelles. Il s’agit de «Call académie» pour l’offshoring, «Aeropro» pour l’aéronautique et «Akadimyat Attadriss» pour l’enseignement privé.
Saad Zeroual