Développement : l’Afrique face à ses paradoxes

Développement : l’Afrique face à ses paradoxes

 

 

Entre 2000 et 2010, le taux de croissance des pays de l’Union africaine a été, en moyenne, de l’ordre de 5%. L’Afrique est le continent des paradoxes, avec l’abondance en ressources naturelles et le record du taux de pauvreté le plus élevé au monde.

 

 

 

La complexité qui caractérise le monde actuel légitime encore davantage la tâche des think tank. Le foisonnement des foyers de tension, les challenges inhérents à la résorption des disparités entre les pays riches et pauvres et l’importance accrue des flux migratoires, sont autant de défis pour les nations.

Dans ce contexte qui incite à la réflexion collective, échanger pour mieux comprendre et se pencher sur les dossiers cruciaux qui conditionnent l’avenir de l’humanité, a été le leitmotiv de la sixième édition de l’Atlantic dialogues, organisée par l’OCP Policy Center.

Cet évènement international qui a eu le mérite d’associer pas moins de 50 jeunes professionnels issus de 25 pays, a été relevé par la présence d’éminentes personnalités pour ne citer que les conseillers de plusieurs Chefs de gouvernement et Chefs d’Etat. Le point d’orgue de cette manifestation qui érige le changement et le développement en paramètres-clefs, a été la présentation du rapport Atlantic Currents, avec la mise en exergue des défis de l’Afrique atlantique.

 

Une conjonction de challenges

 

Les auteurs du rapport sont formels, l’immigration africaine en Europe qui ne représente que 19% de l’immigration totale du Vieux continent devrait être perçue comme une opportunité pour les pays d’accueil.

L’autre chiffre édifiant est que 80% des migrants africains choisissent les pays du continent.

Au chapitre du terrorisme qui constitue un péril pour la paix et la stabilité, les pays africains ont les moyens d’y faire face, à condition d’adopter des stratégies convergentes. D’où l’intérêt de renforcer la coopération continentale en la matière, car l’on dénombre plusieurs milliers de fils du continent qui ont rejoint les rangs de l’Etat islamique en Syrie.

L’impératif de reconquérir l’espace maritime africain qui regorge de ressources naturelles incommensurables, a aussi été démontré par les auteurs du rapport qui ont été interpellés par les participants sous l’angle économique.

 

La dimension économique de l’intégration régionale interpelle

 

Les économistes africains sont unanimes sur la nécessité de bâtir des espaces économiques régionaux plus à même de faire face aux défis liés, entre autres au chômage des jeunes africains et aux écarts de développement à l’échelle continentale.

Notons tout de même que l’Afrique est le continent des paradoxes, avec l’abondance en ressources naturelles et le record du taux de pauvreté le plus élevé au monde.

Le volet économique du rapport a davantage suscité l’intérêt des participants, notamment les critères de convergence réels et macroéconomiques pour l’édification d’espaces économiques régionaux solides.

En effet, le grand obstacle du commerce intra-africain, qui reste faible, est l’importance des disparités de développement entre pays. A titre illustratif, le commerce intra-régional en Afrique australe représente 20% des échanges commerciaux de cette zone. Ce chiffre chute à 5% pour les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

A ce stade, rappelons tout de même qu’au cours des 15 dernières années, les indicateurs macroéconomiques à l’échelle continentale se sont améliorés. Si certains participants prônent le rattrapage économique des pays du continent, d’autres militent pour la mise à niveau de ceux-ci au sein d’espaces économiques. Ce qui remet en selle les enjeux de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Cela dit, les leaders politiques africains ont un rôle prépondérant à jouer notamment en termes de leadership afin de favoriser l’émergence continentale.

D’ailleurs, l’absence de vision dont certains d’entre eux font preuve, a été pointée du doigt.

 

7% de taux de croissance pour vaincre la pauvreté

 

Entre 2000 et 2010, le taux de croissance des pays de l’Union africaine a été, en moyenne, de l’ordre de 5%. Des efforts supplémentaires sont nécessaires afin de porter ce chiffre à 7% sur une longue période. Ce serait un gage pour la réduction de la pauvreté.

Du reste, il incombe aux politiques de mettre en place des Plans d’industrialisation efficaces et des stratégies adéquates pour la promotion de l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes africains.

Pour rappel, seuls 10% des matières premières continentales sont transformés. Au-delà de ce rappel, l’évènement a été une belle vitrine pour les jeunes professionnels, qui ont démontré l’impact de leurs actions innovantes sur leurs communautés.

 

 

Momar Diao

 

 

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