Coopération religieuse: un antidote au terrorisme

Coopération religieuse: un antidote au terrorisme

L’inauguration par le Souverain en 2015 de l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams morchidines et morchidates a permis la consolidation de la coopération religieuse maroco-africaine. Au total, près de 3.000 étudiants de neuf pays africains ont suivi une formation dans cet établissement depuis sa création à fin 2022.

Le Maroc et les pays africains musulmans partagent depuis des décennies une identité spirituelle commune. Face à la montée de l’extrémisme et des attaques terroristes perpétrées par des groupes islamistes, notamment au Niger, au Mali ou encore au Burkina Faso, le Royaume a érigé en priorité continentale la coopération religieuse. Le but étant de lutter contre le radicalisme et le salafisme, et ce en investissant le champ religieux grâce à la formation et le partage d’expériences. Ladite coopération entre le Maroc et le reste du continent s’est au fil des années manifestée de différentes manières.

En effet, le Maroc organise souvent plusieurs colloques et conférences auxquels ont participé des leaders religieux africains. Ces événements sont d’une importance capitale, puisqu’ils favorisent les échanges d’idées et le renforcement des liens entre les différentes communautés religieuses en Afrique. Par ailleurs, le Royaume s’engage activement dans la promotion du dialogue interreligieux en Afrique. Il participe à des manifestations régionales et internationales visant à renforcer la compréhension mutuelle, à prévenir les conflits religieux et à promouvoir un message de paix et de tolérance. Qui plus est, le Maroc joue un rôle important dans la formation des imams africains. De fait, il a mis en place moult initiatives visant à offrir une formation théologique de qualité aux imams et aux étudiants en sciences islamiques en provenance de différents pays africains.

Le Maroc à l’affût de la menace terroriste en Afrique L’une de ces initiatives est la création de l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams morchidines et morchidates. Inauguré par le Roi Mohammed VI le 27 mars 2015, cet établissement, situé à Rabat, accueille des imams marocains et d’autres originaires de pays arabes, africains et européens afin de leur offrir une formation approfondie dans les domaines de la théologie, de la jurisprudence islamique, de la prédication et de la communication. L’objectif de cet institut est de former des imams compétents, bien informés sur les valeurs de modération, de tolérance et de dialogue interreligieux, et capables de répondre aux défis contemporains auxquels fait face l’islam en Afrique, mais aussi ailleurs dans le monde.

Mobilisant des investissements de l’ordre de 230 millions de dirhams, cet établissement est l’expression du rôle suprême d’Imarat Al Mouminine, garante de la pratique religieuse de l’islam authentique, par essence tolérant et ouvert, basé sur le dogme achaârite, le rite malékite et le soufisme sunnite. La formation des imams africains au Maroc vise à promouvoir un islam ouvert, modéré et éclairé, tout en renforçant les liens entre le Maroc et les autres pays africains. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique étrangère du Maroc axée sur la coopération sudsud et la promotion d’une vision de l’islam qui favorise la stabilité et le développement. Aussi, ce temple spirituel accompagne le Royaume dans sa volonté de répondre favorablement aux requêtes concernant la formation au Maroc d’imams et de prédicateurs originaires de pays africains comme la Tunisie, le Mali, la Guinée Conakry ou la Côte d’Ivoire.

Une formation de haut vol et des liens privilégiés Au total, 2.798 étudiants de neuf pays africains ont suivi une formation à l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, morchidines et morchidates depuis sa création en 2015 à fin 2022. L’offre de formation mise à la disposition des étudiants africains leur permet de bénéficier d’une formation de base de deux ans et d’une autre de courte durée, dans certains cas, au profit des imams en activité, a indiqué le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, mardi 7 février 2023, à la Chambre des conseillers. Le ministre a expliqué que cette formation prend en considération les spécificités de chaque pays. En plus des matières du tronc commun en sciences islamiques et humaines, les étudiants bénéficient de cours sur l’histoire, la géographie et le régime politique dans leur pays, dispensés par des professeurs relevant des institutions concernées.

En plus de l’Institut Mohammed VI, le Maroc propose également des bourses d’études aux étudiants africains souhaitant poursuivre des études en théologie islamique dans d’autres institutions marocaines. Ces bourses couvrent les frais de scolarité, l’hébergement et les frais de subsistance. Les imams sont recrutés au Maroc en tant que cadres par le ministère des Habous et des Affaires islamiques et rempliront leurs missions d’encadrement dans les différentes régions du pays. Toutefois, la majorité des imams issus d’autres pays africains doivent, une fois de retour dans leur pays, rechercher une activité génératrice de revenus. A cet effet, l’Institut Mohammed VI a inclus dans ses multiples programmes un volet de formation professionnelle avec des ateliers dédiés à différents métiers notamment l’électricité, l’informatique ou encore la couture. Les premiers jalons de cette coopération religieuse maroco-africaine ont été posés en 2013 par le truchement d’un accord bilatéral entre le Mali et le Maroc reposant sur la formation de 500 imams maliens à Rabat. Et en raison de la menace terroriste qui ne cesse de prendre du terrain en Afrique, d’autres pays se sont mis sur les rangs.

 

 

La promotion d’un islam ouvert
Mobilisant des investissements de l’ordre de 230 millions de dirhams, cet établissement est l’expression du rôle suprême d’Imarat Al Mouminine, garante de la pratique religieuse de l’islam authentique, par essence tolérant et ouvert, basé sur le dogme Achaârite, le rite malékite et le soufisme sunnite. La formation des imams africains au Maroc vise à promouvoir un islam ouvert, modéré et éclairé, tout en renforçant les liens entre le Maroc et les autres pays africains. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique étrangère du Maroc axée sur la coopération sud-sud et la promotion d’une vision de l’islam qui favorise la stabilité et le développement.

 

 

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