Le secteur de l’offshoring, qui vient d’être doté d’un contrat de performance (2016- 2020), devrait tirer davantage son épingle du jeu face à la concurrence étrangère de plus en plus ardue. Les professionnels affichent un grand enthousiasme face au nouveau dispositif public.
Le secteur de l’offshoring est au coeur de l’actualité, et à juste titre d’ailleurs, puisqu’il a enregistré une succession d’événements ces dernières semaines. Il s’agit notamment de l'interdiction du démarchage téléphonique, qui sera opérationnel en France en juillet prochain, la signature du contrat de performance (2016-2020) et du Salon international des centres de contacts et d’appels. Si l'interdiction française du démarchage téléphonique avait suscité à chaud une certaine inquiétude à l’échelle nationale, les professionnels des centres d’appels se montrent rassurants. «Il n’y a aucune raison de paniquer. Cette mesure aura un impact négligeable sur notre activité», confie Youssef Chraïbi, président du Groupe Outsourcia et de l’Association marocaine de la relation client (AMRC) (Voir entretien). Au-delà de ce fait qualifié d’épiphénomène par les acteurs, le contrat-programme de l’offshoring signé récemment entre le ministre de tutelle et les professionnels brille par son ambition et ne manque pas de mettre en relief les enjeux du secteur qui, tout en étant pourvoyeur de plus de 60.000 emplois, a généré un chiffre d’affaires de près de 8 Mds de DH l’année dernière. Pour rappel, ce contrat de performance devrait aider cette branche à engendrer un chiffre d’affaires additionnel de 18 Mds de DH, avec en prime la création de plus de 60.000 emplois additionnels à l’horizon 2020. Interrogé par nos soins sur le réalisme de ces nouveaux objectifs, Youssef Chraïbi s’est montré particulièrement confiant malgré la concurrence étrangère effrénée. «Ces chiffres sont ambitieux, mais à notre portée. L’important est d’insuffler une dynamique nouvelle avec des mesures concrètes», rétorque-t-il. Il faut dire que pour tirer l’offshoring vers le haut, l’Etat active trois principaux leviers à travers ce nouvel instrument. Il s’agit des subventions à l’investissement et à la croissance, de la baisse du coût du travail (réduction des taux d’imposition de l’IR, de l’IS et baisse du coût du foncier), du soutien aux dépenses de formation des entreprises. Pour avoir un ordre de grandeur, l’aide à l’investissement est dotée d’une enveloppe de 380 MDH et celle de la formation de 474 MDH, gérée par l’Anapec. En définitive, tout porte à croire que l’offshoring aura une dimension autrement plus importante dans l’économie nationale, puisque le contrat-programme est la résultante d’une étroite collaboration entre la tutelle et les professionnels qui ont exprimé leurs doléances.
Momar Diao