Construction: les nouvelles technologies réinventent le secteur

Construction: les nouvelles technologies réinventent le secteur

Les drones et le BIM permettent de réaliser des gains de coûts et de temps importants dans la construction.

Tour d’horizon avec Khalid Amediaz, IGT, responsable du département des études au sein de Terra Modus à Rabat.

 

Propos recueillis par K. O.

 

Finances News Hebdo : Quel est l’apport des drones dans le secteur de l’immobilier ?   

Khalid Amediaz : La technologie de drone a connu une évolution sans précédent durant ces dernières années. Cependant, son exploitation dans les différents secteurs évolue de plus en plus, en particulier dans le secteur de l’immobilier. Les professionnels de l’immobilier utilisent la technologie du drone dans les différentes phases de vie de leurs projets. En effet, les drones font preuve d’un excellent outil de collecte des données et d’intervention.

• D’abord, pendant les premières études d’un projet, le drone permet une bonne communication autour du projet et de mener les études nécessaires et préliminaires d’un projet pour la planification et l’ordonnancement. Cela se fait à l’aide des produits générés à partir d’une mission de prises de vues aériennes par drones  : Model 3D, plans, modèles numériques de terrain, ortho-photos....

• Ensuite, pendant la phase des travaux de construction, le drone est actuellement un moyen pour assurer le suivi des chantiers. Ainsi, il permet d’anticiper beaucoup de problèmes liés à l’installation du chantier, la santé et la sécurité des personnels et le suivi d’avancement des travaux par rapport au planning. D’ailleurs, le drone est considéré comme étant un moyen incontournable pour l’inspection visuelle et thermique des façades vitrées ainsi que des panneaux photovoltaïques.

• Arrivant à la gestion de l’immeuble et son exploitation, le drone permet d’offrir une vue détaillée sur les différents angles de vue du bien immeuble. Ces produits peuvent être utilisés dans un but de commercialisation ou d’inspection visuelle, technique.

• Enfin, le drone s’avère aujourd’hui une technologie incontournable dans un projet de construction. 

 

F.N.H. : Comment le BIM et les drones peuvent-ils faciliter la gestion de la construction ? 

Kh. A. : avec l’avènement des nouvelles technologies de drones et de BIM, les processus de travail ont complètement changé. En effet, les acteurs de l’immobilier, à savoir les promoteurs immobiliers, les ingénieurs géomètres topographes, les architectes, les BET, le bureau du contrôle, les ingénieurs spécialisés… peuvent se mettre autour d’une même maquette numérique du projet pendant toutes les phases de son élaboration. A savoir :

• La phase de programmation et d’étude : Le BIM «construire avant de construire» permet d’anticiper toutes les problématiques conceptuelles et techniques par le biais d’une maquette numérique intelligente. Les photos et les vidéos prises par les drones sont une base essentielle pour l’intégration de la maquette sur le site choisi.

• La phase travaux de construction : Le BIM et les drones sont complémentaires dans la phase travaux. D’une part, le BIM permet la bonne gestion des priorités d’exécution des ouvrages. De plus, il permet le suivi du planning et les coûts des ouvrages exécutés en temps réels. D’autre part, le BIM consolidé au drone offre une bonne maîtrise des aspects quantitatifs, qualitatifs et sécuritaires d’un chantier de construction

 

F.N.H. : Comment les nouvelles technologies peuventelles réduire les coûts de production ?  

Kh. A. : Dans un projet, qui dit temps dit argent, les nouvelles technologies sont là pour faciliter la vie aux professionnels en augmentant la production, la qualité et en réduisant les délais d’exécution des ouvrages. En disposant de la technologie adéquate, avec une bonne maîtrise des démarches, et ayant les compétences nécessaires, il est tout à fait logique que la qualité des interventions des professionnels deviendra meilleure et réalisable dans un temps plus réduit. Le BIM permet aux intervenants de travailler d’une manière collaborative et simultanée autour d’un fichier central sécurisé tout en garantissant la traçabilité des interventions. Ceci permet de gagner du temps au client par rapport au schéma classique.

Avec le BIM, tous les intervenants peuvent travailler d’une manière structurée. Par ailleurs, le BIM permet d’anticiper en amont et de prendre les mesures nécessaires pour les problèmes qui peuvent se présenter lors de la phase travaux. Concernant le drone, il est démontré par expérience que le Drone, à partir d’une certaine échelle, permet de réaliser des prestations dans un temps et coûts très réduits par rapport à la  méthode de travail classique. De plus, le drone offre de nouveaux produits innovants et très intéressants. Par conséquent, la composante coût de la prestation pourra et devra être réduite.

 

F.N.H. : Quelle démarche fautil suivre pour s’adapter à la réglementation en vigueur au Maroc ? 

Kh. A. : Pour le BIM, il n’y a pas encore un cadre juridique au Maroc. Toutefois, des projets ont été réalisés ou en cours de réalisation en BIM. Par contre, nous notons que la réglementation dans certains pays impose le BIM, selon la grandeur ou la complexité du projet ou bien en fonction du coût global. De plus, certains pays ont déjà généralisé le BIM, comme Singapour. Pour le Maroc, certains projets ont certes été réalisés en BIM, mais il est temps que les professionnels et les différents acteurs proposent la réglementation du BIM dans les prochaines années, afin de pouvoir améliorer toutes les procédures relatives aux constructions et aux grands projets de notre pays.

Quant au drone, toute utilisation est interdite sans l’obtention de l’autorisation pour l’acquisition et avant l’exécution de chaque mission. Cette réglementation répond à certaines normes de sécurité, de confidentialité et de protection des professionnels. Mais une optimisation des délais et des procédures est nécessaire. Une réflexion bilatérale entre décideurs et professionnels est vivement recommandée, surtout avec l’accélération et le développement du digital au niveau national et international causé.

 

 

 

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