- A l’échelle mondiale, 5 millions de personnes arrivent chaque mois en ville.
- La construction des villes durables devient un impératif pour les pays émergents et en voie de développement.
L’accroissement de la population mondiale exerce inexorablement une forte pression sur les villes. Tout l’enjeu pour les pays du Sud est de bâtir des villes durables, respectueuses de l’environnement et assurant des postes de travail aux habitants ainsi qu’une mobilité optimale.
A l’échelle mondiale, les zones urbaines consomment près de 50% de l’énergie produite. Ce qui met en selle les questions inhérentes à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables.
Par ailleurs, la lutte contre la constitution d’îlots de chaleur est un challenge pour les mégapoles urbains. Notons que les chiffres montrent que du chemin reste encore à faire pour la multiplication des villes résilientes et durables, puisqu’ à l’échelle mondiale près d’1 milliard de personnes vivent dans des centres urbains précaires.
D’après la Banque africaine de développement (BAD), la construction de nouvelles villes en Afrique, correspondant aux attentes des habitants, nécessitera chaque année un effort d’investissement de 44 milliards de dollars. C’est dire l’impératif pour les gouvernements du continent et les bailleurs de fonds internationaux de trouver des mécanismes de financement innovants. C’est dans ce contexte que l'Institut Caisse de dépôt et gestion en collaboration avec l'Institut Caisse des dépôts et consignations pour la recherche, a organisé récemment à Rabat une rencontre sous le thème : «Construire des villes inclusives, résilientes et durables».
Les prérequis de la construction des villes durables
Aujourd’hui, force est d’admettre que la construction de pôles urbains intelligents est une finalité pour les gouvernements, les collectivités locales et leurs partenaires privés. Néanmoins, à en croire Jean-Jacques Terrin, directeur de recherches à l'Ecole d'architecture de Versailles, bâtir des villes durables est loin d’être une entreprise facile. En effet, cela nécessite un travail en synergie de plusieurs corps de métiers différents (architectes, ingénieurs, météorologues, aménageurs, etc.). A cela s’ajoute la capacité des acteurs-clefs à gérer la complexité. Le professeur n’a pas manqué de montrer le caractère crucial de la gestion des données pour l’édification de pôles urbains intelligents qui nécessite une démarche participative et inclusive. Faudrait-il rappeler que les villes appartiennent d’abord à leurs habitants.
L’autre élément important pour l’édification des villes durables est la promotion de la culture du diagnostic et de l’évaluation à même de permettre d’atteindre les résultats escomptés.
La participation à la rencontre de Nicholas Blanc de l’Agence française de développement (AFD) a permis d’appréhender les outils utilisés par l’institution financière pour aider les pays à développer des villes où il fait bon vivre.
Le Maroc, premier bénéficiaire de l’AFD dans la région
«Le Maroc est le premier bénéficiaire des engagements de l’AFD dans la région, avec près de 44 projets financés», note Nicholas Blanc, qui a souligné que l’institution financière française a participé entre autres, au financement des projets d’assainissement, du Tramway de Rabat et du Plan solaire marocain, qui en réalité, sont tous des projets qui améliorent la qualité de vie des villes.
Rappelons que l’aide à la construction de villes durables dans les pays représente 13% des actions de l’AFD qui, outre le soutien financier, assiste les pays pour la maîtrise du foncier et appuie les stratégies de développement urbain. D’ailleurs, l’AFD est impliquée dans la construction de l'écocité Zenata. ■
L'écocité Zenata, un cas d’école
L'écocité Zenata a toutes les caractéristiques d’une ville durable. Ce projet de 1.800 hectares, dont 470 seront dédiés aux espaces verts, s’appuie sur la cohésion sociale, le développement économique et la protection de l'environnement. Les ambitions de la ville sont considérables, puisque l’objectif est de générer près de 100.000 emplois sur une population de 300.000 habitants. En effet, la force de l’écocité Zenata réside dans l'approche inclusive qui s’est traduite par la réinstallation des populations, l'implication de celles-ci dans le plan d'action sociale. Cette dernière a de surcroît été appuyée par des ateliers de sensibilisation, la réinstallation économique des activités. L’objectif était de préserver les emplois et l'implication du tissu associatif actif au niveau de Zenata.
M. Diao