Le Fonds monétaire international (FMI) a publié mardi à Washington, son rapport semestriel "Perspectives de l'économie mondiale", dont voici les points essentiels:
-La crise sanitaire a un impact sévère sur l'activité économique. L’économie mondiale devrait se contracter fortement de -3% en 2020 à cause de la pandémie de coronavirus, un chiffre bien pire que lors de la crise financière de 2008-2009;
-Cette crise devra être traitée en deux phases: une phase de confinement et de stabilisation suivie d'une phase de reprise;
-Une reprise partielle est prévue pour 2021, avec des taux de croissance supérieurs à la normale, mais le niveau du PIB restera inférieur à la tendance antérieure au virus, avec une incertitude considérable quant à la force du rebond;
-Dans un scénario de référence, qui suppose que la pandémie s'estompe au second semestre 2020 et que les efforts de confinement puissent être progressivement abandonnés, l'économie mondiale devrait croître de 5,8% en 2021 à mesure que l'activité économique se normalise, aidée par un soutien politique;
-Il subsiste une incertitude extrême autour des prévisions de croissance mondiale. Les retombées économiques dépendent de facteurs qui interagissent de manière difficile à prévoir, notamment la trajectoire de la pandémie, l'intensité et l'efficacité des efforts de confinement, l'ampleur des ruptures d'approvisionnement, et les répercussions du resserrement dramatique des conditions des marchés financiers mondiaux
-Les risques d'un impact économique plus grave sont prédominants. De nombreux pays sont confrontés à une crise à plusieurs niveaux comprenant un choc sanitaire, des perturbations économiques intérieures, une chute de la demande extérieure, des inversions de flux de capitaux et un effondrement des prix des matières premières; -Des politiques efficaces sont essentielles pour prévenir des résultats encore pires. Les mesures nécessaires pour réduire la contagion et protéger des vies auront un impact à court terme sur l'activité économique mais devraient également être considérées comme un investissement important dans la santé humaine et économique à long terme;
-La priorité immédiate est de contenir les retombées de l'épidémie de COVID-19, en particulier en augmentant les dépenses de santé pour renforcer la capacité et les ressources du secteur de la santé tout en adoptant des mesures qui réduisent la contagion;
-Les politiques économiques devront également amortir l'impact de la baisse d'activité sur les personnes, les entreprises et le système financier; réduire les effets persistants du ralentissement grave inévitable; et veiller à ce que la reprise économique puisse commencer rapidement une fois la pandémie atténuée;
-Les mesures fiscales devront être renforcées si les arrêts à l'activité économique persistent, ou si la reprise de l'activité à mesure que les restrictions sont levées est trop faible;
-Les économies confrontées à des contraintes de financement pour lutter contre la pandémie et ses effets peuvent nécessiter un soutien extérieur;
-Une relance budgétaire généralisée peut anticiper une baisse plus marquée de la confiance, augmenter la demande globale et éviter une baisse encore plus profonde;
-Une solide coopération multilatérale est essentielle pour surmonter les effets de la pandémie, notamment pour aider les pays à contraintes financières confrontés à des chocs sanitaires et financiers jumeaux et pour acheminer l'aide vers les pays dont les systèmes de santé sont faibles.