Casablanca-Settat: Maâzouz dévoile les grandes lignes du PDR pour la période 2022-2027

Casablanca-Settat: Maâzouz dévoile les grandes lignes du PDR pour la période 2022-2027

Composé de 51 programmes et projets, il est doté d’une enveloppe budgétaire de 47 milliards de DH.

149 conventions ont été signées pour accompagner ce PDR.

 

Par C. Jaidani

Conformément aux dispositions de la Constitution prônant une régionalisation avancée, une nouvelle organisation territoriale a été adoptée en 2015. Dans ce cadre, les régions ont été appelées à mettre en place de nouveaux mécanismes de gouvernance de développement plus transparents et plus efficaces. Selon la loi 111-14, la région est au cœur de la stratégie de développement, en partenariat avec tous les acteurs concernés tant au niveau local, régional que national. Parmi ses mécanismes, figure le Programme de développement régional (PDR). Casablanca-Settat est la première région à dévoiler son PDR pour la période 2022- 2027.

Premier pôle économique national avec 32,4% du PIB, cette région présente à l’échelle nationale des indicateurs de référence (60% de l’industrie, 40% du commerce, 47% des exportations du pays et 57% des investissements). «Le PDR doit prendre en considération ces éléments pour que les projets lancés soient en parfaite adéquation avec les attentes des acteurs socioéconomiques et des citoyens.

Composé de 51 programmes et projets, le PDR de CasablancaSettat pour la période 2022- 2027 est doté d’une enveloppe budgétaire de 47,2 milliards de DH. Ce PDR devrait relever de nombreux défis, comme le renforcement du statut de locomotive de la région à travers la dynamisation de ses activités. Il est question d’offrir des opportunités pour l’avenir des jeunes tout en appuyant l’autonomisation économique des femmes. L’objectif est aussi de renforcer le statut de hub international de la région», souligne Abdellatif Maâzouz, président de la région Casablanca-Settat.

Il a énoncé également d’autres challenges à atteindre comme le soutien apporté pour l’émergence d’une classe moyenne rurale, évincer les freins au développement des TPME et de l’entrepreneuriat, la préparation aux changements climatiques et l’accélération de la transition énergétique dans tout le territoire. Il faut noter que le Conseil de la région Casablanca-Settat a adopté 249 conventions lors de ses 3 sessions ordinaires des mois de mars, juillet et octobre au 2022, et lors de ses 2 sessions ordinaires des mois de mars et juillet 2023, dont 149 conventions sont inscrites dans le cadre du PDR 2022-2027 visé par le département de l’Intérieur. En septembre prochain, une journée d’étude englobant les représentants des entités concernées par le PDR sera organisée afin de fixer tous les détails sur le plan sectoriel et géographique.

Une grande priorité au développement rural
De nombreux projets structurants sont programmés pour soutenir le monde rural. Pour un budget de 1,2 milliard de DH, le PDR veut renforcer le programme d’alimentation en eau potable en milieu rural (bornes fontaines pour les douars et branchements individuels pour les centres ruraux). Il est prévu aussi d’assurer le raccordement au réseau public d’assainissement liquide pour un budget de 400 MDH. Pour la mise à niveau des centres émergents, le programme mobilise 1,3 Md de DH. L’appui à la mise à niveau des souks et des abattoirs nécessitera une enveloppe de 520 MDH. Incluant l’offre de transport scolaire, le programme régional de création des écoles communautaires en milieu rural bénéficiera d’une dotation budgétaire de 235 MDH. Le tourisme rural est un levier de développement important. Pour sa promotion dans la région, 263 MDH lui seront consacrés.

Dans le détail, le nouveau PDR est composé de cinq axes. Le premier est doté d’un budget de 9 Mds de DH, dont 2,64 Mds de DH sont financés par la région. Il vise à améliorer l’attractivité économique et sociale de la vie locale. Il donne la priorité à l’alimentation en eau potable en milieu rural, surtout que la région a été fortement impactée par les dernières années de sécheresse. D’une enveloppe budgétaire de 18,12 Mds de DH (5,58 Mds de DH part de la région), le deuxième axe a pour objectif de développer une mobilité régionale accessible et durable. La région veut inciter les citoyens à utiliser le transport en commun. Une étude a montré que le transport individuel a atteint 50% dans la région. En l’absence de mesures concrètes, ce taux passera à 70%, créant des problématiques majeures en matière de circulation et de stationnement.

En partenariat avec l’ONCF, 11 Mds de DH seront alloués pour le transport ferroviaire dans la région. Une bonne partie sera consacrée à la sécurisation des passages à niveau. Six programmes sont déployés dans le troisième axe, qui bénéficie d’un budget de 4,7 Mds de DH. Il vise à consolider le rôle de la région comme locomotive de l’économie nationale. «La région prévoit de développer des zones d’activité économiques et industrielles. Le foncier est une contrainte majeure pour les investisseurs. Pour remédier à cette problématique, nous allons mobiliser des terrains bien équipés à des prix compétitifs au profit des porteurs de projets», précise Maâzouz. Dans le même cadre, une plateforme sera lancée, dédiée exclusivement à l’agro-industrie. Elle bénéficiera d’un budget de 1,5 Md de DH. La consolidation de la place de Casablanca à l’international est le quatrième axe. Doté de 1,7 Md de DH, cet axe vise la création d’un palais des congrès pour une enveloppe budgétaire de 1,5 milliard de DH. A côté de cela, figure également le développement de la place financière de la ville (CFC).

«Casablanca est connue pour le tourisme d’affaires qui ne cesse de se développer ces dernières années. Un palais des congrès et des foires d’expositions modernes devraient donner plus d’attrait, notamment pour l’organisation de grands évènements. Ces sites seront aux meilleures normes pratiquées à l’international», affirme Maâzouz. Le PDR consacre le cinquième axe exclusivement à la protection de l’environnement. Doté de 13,66 Mds de DH, le programme comporte des dispositions pour la protection de la région contre les inondations avec une enveloppe de 4,3 Mds de DH. En matière de mobilisation des ressources en eau, la région participera à hauteur de 3 Mds de DH dans le financement de l’autoroute de l’eau entre l’oued Sebou et l’oued Bouregreg.

Les raisons du retard du SRAT
A une question concernant le retard accusé pour l’entrée en vigueur du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT) et son impact sur l’exécution du PDR, Maâzouz a reconnu qu’il existe un lien étroit entre les deux documents. La préparation et la conception du nouveau SRAT ont démarré il y a des années, mais elles se sont arrêtées en 2019. En 2021, les études ont été finalisées et il a été voté par le Conseil de la région. Il attend le visa du ministère de l’Intérieur. Ce département a formulé de nombreuses remarques qu’il fallait prendre en considération. Le cabinet d’étude concerné a entamé plusieurs réunions avec le comité de pilotage et celui de contrôle ainsi que d’autres entités relevant de la région.

 

 

 

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