Campagne agricole: voilà pourquoi un record de récoltes ne sera pas réalisé

Campagne agricole: voilà pourquoi un record de récoltes ne sera pas réalisé

Le retard du démarrage de la campagne et certaines maladies ont impacté quelques exploitations.

Le nombre de terres emblavées est en baisse par rapport à la normale.

 

Par C. Jaidani

 

Profitant d’un bon apport pluviométrique, la campagne agricole 2020/2021 s’annonce sous de bons auspices. Au terme de son dernier Conseil d’administration, Bank Al-Maghrib a avancé le chiffre prévisionnel de 95 millions de quintaux. Pour sa part, le département de tutelle n’a pas confirmé ce chiffre, mais les indicateurs qu’il a dévoilés laissent présager des résultats proches. Toutefois, force est de croire que l’on n’atteindra pas le record enregistré au cours de 2015.

En effet, certains éléments ont influé sur le déroulement de la saison et sur les récoltes. Ainsi, la superficie totale emblavée en cultures d’automne a atteint 4,9 millions d’hectares. Généralement, elle était d’une moyenne de 5,3 millions d’ha lors des précédentes campagnes, soit une baisse de près de 7,5%. Cette régression a concerné essentiellement les zones bour. Les deux précédentes saisons successives de sécheresse et le retard des pluies lors du démarrage de l’actuelle campagne sont la principale explication de cette baisse.

A cause de cet environnement défavorable, plusieurs exploitants n’ont pas procédé au travail du sol, préférant laisser leurs terrains en parcours naturel pour le bétail. La diminution de leurs revenus et la pression sur leur trésorerie les ont poussés à revoir à la baisse leur investissement. Les moissons auraient pu être meilleures et enregistrer un record si certaines conditions avaient été réalisées. Par exemple, l’apport pluviométrique de la saison à fin mars a atteint 272 mm contre 287 au cours de la même période de l’année dernière. Il est en baisse de 5% comparativement à la moyenne des 30 dernières années.

Entre le 15 octobre et le 15 décembre 2020, la saison était sous le coup d’un déficit hydrique de 35%. C’est entre janvier et février 2021 qu’il a été résorbé. Par ailleurs, il faut noter que l’actuelle saison a été marquée dans certaines régions par l’apparition de symptômes de rouille jaune ou d’autres maladies qui ont impacté l’évolution des plantes et, par conséquent, le rendement.

Les fortes chutes de pluie durant l’hiver ont entraîné une asphyxie racinaire ou une carence en azote. Il faut noter aussi que certaines régions du Royaume n’ont pas bénéficié des mêmes conditions climatiques favorables, à l’image de Bouarfa ou Tata. Dans cette dernière, le gouverneur de la province a annoncé que toutes les communes relevant de ce territoire ont été frappées par la sécheresse et a déclaré la zone sinistrée. Une décision confortée par le rapport de la délégation régionale de l’agriculture.

 

L’investissement poursuit son essor
Au terme du dernier Conseil du Fonds de développement agricole (FDA), le ministère de l’Agriculture a annoncé que 4,5 milliards de DH d’investissements privés seront programmés en 2021, soit une croissance de 7% comparativement à 2020. L’inclusivité du système incitatif et l’appui privilégié aux petits agriculteurs par des conditions incitatives plus avantageuses se sont traduits par la prépondérance, depuis 2014, de la part des investissements réalisés au niveau des petites exploitations agricoles (moins de 10 ha) qui ont capté 58% des incitations distribuées en 2019 et 2020. Les nouvelles incitations octroyées par l’Etat ont porté leurs fruits, notamment au niveau de la mécanisation, qui a permis l’acquisition de 2.600 tracteurs par an sur la période 2010-2020. Elles ont ciblé le soutien à la production de géniteurs ovins de races sélectionnées, dont le nombre est passé de 54.000 têtes en 2010 à 234.000 têtes en 2020.

 

 

 

 

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