Les ksours et kasbahs sont des constructions ancestrales qui font partie intégrante du patrimoine et de l’identité socio-culturelle des régions présahariennes du Maroc. Ils constituent à la fois un patrimoine matériel (édifices et architecture) et immatériel (pratiques et savoir-faire ancestraux adaptés à cet environnement spécifique). Cela leur confère une valeur et un potentiel écologiques, touristiques, culturels et socio-économiques uniques.
Ce patrimoine souffre, néanmoins, de dégradations et sa durabilité est fortement menacée . Ce qui met en péril la qualité de vie de ses habitants dont la majorité est déjà en situation de précarité.
Pour préserver et valoriser ce patrimoine , le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville a organisé une rencontre d’information portant sur la présentation de «La stratégie intégrée de valorisation durable des ksours et kasbahs à l’horizon 2026».
«La valorisation des ksours et des kasbahs joue un rôle dans le développement des zones oasiennes et a une place dans le nouveau modèle de développement à travers la réduction des disparités régionales. C’est aussi un levier favorisant la création d’emplois et la mise en œuvre de projets drainant une valeur ajoutée et permettant de lutter contre la pauvreté. Notre département accorde une grande importance pour leur réhabilitation du fait qu’ils sont situés dans un environnement très hostile marqué par la sécheresse et un climat saharien. Les trois quarts de ces édifices sont dans un état de délabrement», a annoncé Nouzha Bouchareb, ministre de tutelle.
Un programme pilote de mise en valeur des ksours et des kasbahs a été déjà initié. A ce jour, 17 opérations de restauration et de mise en valeur ont été lancées. 22.000 habitants bénéficiaires sont recensés. Concernant 3 régions, 7 provinces et 20 communes, il a permis la valorisation de 22 ksours pour une enveloppe budgétaire de 248 MDH.
Ce programme permet d’apporter un soutien à l’économie sociale surtout les populations les plus vulnérables.
Outre l’aspect urbanistique et culturel, l’objectif est de donner vie aux activités de l’artisanat et l’utilisation des matériaux locaux.
Bouchareb a indiqué que la stratégie de son département vise, à terme, la réhabilitation de 494 kasbahs et ksars situés dans le sud-est du Royaume. Ces sites regroupent 78.000 habitants. La mise en œuvre de cette stratégie se fera en deux étapes. Nécessitant une enveloppe budgétaire de 5 milliards de DH, la première étape est prévue entre 2022 et 2026. La deuxième est programmée pour la période 2026 et 2030 et nécessite un budget total de 10 milliards de DH.
Afin d’atteindre ces objectifs , le département de tutelle a procédé à l’amélioration du cadre juridique pour mieux réussir les différentes interventions. Il a été décidé ainsi, d’inscrire les kasbahs et ksours dans le programme de lutte contre l’habitat clandestin.
C.J