La Banque centrale européenne (BCE) a décidé ce jeudi de maintenir son taux directeur à 2 %, marquant ainsi une pause dans son cycle de baisse entamé il y a un an.
Cette décision intervient dans un contexte d’incertitude économique accrue, notamment en raison des tensions commerciales avec les États-Unis.
Après huit baisses successives depuis juin 2024 — période durant laquelle le taux de dépôt est passé de 4 % à 2 % — la BCE justifie ce statu quo par une inflation désormais maîtrisée dans la zone euro, qui s’est établie à 2 % en juin, contre 2,5 % un an plus tôt selon Eurostat.
Cette accalmie monétaire intervient alors que Donald Trump menace d’imposer jusqu’à 30 % de droits de douane supplémentaires sur les exportations européennes en l’absence d’accord commercial d’ici le 1er août. Certains secteurs stratégiques, comme l’automobile, la pharmacie ou encore l’acier, pourraient même subir des surtaxes allant jusqu’à 80 %. Toutefois, selon des diplomates européens, des compromis sont envisagés autour de droits plafonnés à 15 %.
Parallèlement, l’euro a bondi de près de 15 % face au dollar depuis début 2025, soutenu par l’instabilité politique américaine et les critiques répétées de Donald Trump contre la Réserve fédérale. Une telle appréciation pénalise les exportations européennes, tout en contribuant à réduire le coût des importations, renforçant la lutte contre l’inflation.
La Commission européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025, à 1,1 %, contre 1,5 % en novembre dernier. Dans ce climat, la BCE reste prudente, mais n’écarte pas un nouvel assouplissement en septembre si les perspectives économiques venaient à se détériorer davantage.