Après l’embellie de 2015, le déficit de la balance commerciale s’est de nouveau creusé au cours des quatre premiers mois de 2016. Les exportations de phosphates piquent du nez, tandis que les importations de biens d’équipement et de consommation, avec à leur tête les importa-tions de véhicules de tourisme, flambent.
Après des mois d’atténuation, le déficit de la balance commerciale (BC) est reparti à la hausse en 2016. Selon les dernières statistiques de l’Office des changes, à fin avril 2016, le déficit commercial s’est en effet aggravé de 6,1% à 52,5 milliards de dirhams par rapport à la même période de 2015, entraînant une légère baisse du taux de couverture de 0,7 point pour revenir à 59,4%. Rappelons qu’au terme de l’année 2015, le déficit de la BC s’était atténué de 18,7% par rapport à 2014 atteignant son plus bas niveau depuis 10 ans. Mais il faut croire que cette embellie n’était que conjoncturelle. Ainsi, durant les quatre premiers mois de l’année en cours, les échanges extérieurs du Maroc ont été marqués par une hausse des valeurs des importations de 4,2% à 129,4 milliards de dirhams par rap-port à fin avril 2015, à un rythme dépassant celui des exportations qui, elles, n’ont progressé que de 3% sur la période, à 76,9 milliards de DH.
Les importations de voitures explosent
Comment expliquer cette détérioration de la BC quand bien même la facture pétrolière ne cesse de diminuer ? Cette dernière a encore reculé de 25,6% sur la période, pour s’établir à 15,7 milliards de dirhams, en rapport avec la baisse des cours de pétrole sur le marché international. La Direction des études et de la prévision finan-cière (DEPF), dans sa dernière note de conjoncture, attribue cette situation à la hausse des achats des biens d’équipement, des demi-produits et des produits finis de consommation, qui ont progressé de respectivement de 15,6%, 9,4% et 15,9% sur la période de référence. La DEPF y voit des signaux augurant d’un dynamisme favorable de l’économie nationale dans son ensemble. Un dynamisme qui se lit dans les excellentes performances des ventes de véhicules de tourisme depuis le deuxième semestre 2015, qui se poursuivent durant le premier quadrimestre 2016. Conséquence : les importations de voitures de tourisme ont littéralement explosé de 55,7% à 4,7 milliards de dirhams entre fin avril 2015 et fin avril 2016. En réalité, si l’on exclut les importa-tions des produits énergétiques, les importations enregistrent une hausse de 10,3% à fin avril 2016 et le déficit de la BC aurait pu être encore plus important. Signalons tout de même que les exportations des métiers mon-diaux du Maroc continuent de pour-suivre leur trend ascendant.
Amine El Kadiri