Depuis l’avènement du Roi Mohammed VI, tous les gouvernements qui se sont succédé ont mis en place une stratégie dédiée à l’accès au logement. L’Etat a mobilisé de nombreux leviers pour accroître le nombre d’unités produites afin de réduire le déficit. Des programmes spécifiques ont été mis en œuvre, qui ont pu, en dépit de différentes contraintes, réduire le déficit, à l’image de celui dit «logement social» dont la valeur est fixée à 250.000 DH/ unité. Arrivé à échéance et montrant un certain essoufflement, un nouveau programme a vu le jour. Il a été présenté devant le Roi le 17 octobre 2023.

S’étalant sur la période 2024-2028, il adopte une nouvelle approche se basant sur une aide directe accordée aux acquéreurs. Le montant de cette aide est fixé à 100.000 DH par appartement dont la valeur ne dépasse pas 300.000 DH, et 70.000 DH pour l’achat d’un logement entre 300.000 DH et 700.000 DH. Dès son lancement, ce programme a rencontré un franc succès. Fatima-Zahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, a présenté, le 2 juillet à la Chambre des représentants, un bilan d’étape. Les indicateurs recueillis révèlent que 81.683 demandes ont été enregistrées, dont 89% sont éligibles selon les conditions requises. 39% de ces demandes émanent de femmes, 20% des MRE et 37% de personnes de moins de 35 ans. Le nombre de bénéficiaires culmine à 16.300 (44% de femmes, 22% de MRE et 39% de jeunes de moins de 35 ans). La valeur totale des logements acquis a atteint 6,3 milliards de DH.

«A travers ce programme, le Maroc devrait assurer près de 70% des besoins en logements et réduire le déficit enregistré dans ce domaine. Il permettra de consolider la position du secteur dans l’économie nationale au niveau de l’investissement ou de la création d’emplois. C’est aussi un levier important pour équilibrer le marché immobilier et une occasion pour le secteur privé de saisir des opportunités d’affaires, notamment les PME», affirme El Mansouri.

Même si le nouveau programme d’aide au logement a été accueilli avec quelques réserves par certains professionnels du secteur, dont particulièrement les promoteurs, cela n’empêche qu’il a généré une nouvelle dynamique et des effets d’entraînement sur de multiples activités. «Malgré une conjoncture difficile, la nouvelle vision de l’aide au logement a donné un nouveau souffle au secteur de l’habitat et a eu des effets favorables sur d’autres activités. Ainsi, le nombre de projets autorisés a progressé de 16% entre mai 2023 et mai 2024. Au cours de la même période, les ventes de ciment ont bondi de 20%. Pour leur part, les crédits immobiliers ont augmenté de 1,5%», conclut El Mansouri.

Deux régions regroupent près de 68% des bénéficiaires

L’aide de 70.000 DH a été accordée à 41% des bénéficiaires et celle de 100.000 DH à 59% d'entre eux. Avec 5.565 acquéreurs, la région de Fès-Meknès arrive au 1er rang des bénéficiaires. Elle est suivie par Casablanca-Settat qui totalise 5.492. Les deux régions cumulent près de 68% des bénéficiaires. Cela s’explique par la forte concentration démographique dans ces deux zones.

Les autres régions se répartissent respectivement 2.003 bénéficiaires pour Rabat-Salé-Kénitra, l’Oriental (979), Béni Mellal-Khénifra (506), Marrakech-Safi (390), Souss-Massa (299), Draa-Tafilalt (52), GuelmimOued Noun (5) et Laâyoune-Sakia Hamra (4).