Elle est en hausse de 15% par rapport à la saison précédente. Malgré l'abondance de l’offre, les prix domestiques n’ont pas été tirés vers le bas. Peu d’impact des maladies sur les exportations.
La filière agrume, l’un des fleurons du secteur agricole national, réalise cette année des récoltes record. Le département de tutelle a estimé les résultats à 2,3 millions de tonnes contre 2 millions une année auparavant, soit une hausse de 15%. Près de 25% de cette production sont destinés à l’export par une offre de 20.000 tonnes supplémentaires par rapport à la moyenne des dernières années. Ces réalisations prouvent que la filière a dépassé les objectifs tracés dans le cadre du contrat-programme sectoriel tracé dans le Plan Maroc Vert. Cependant, force est de constater que la production a connu quelques perturbations à cause de la vague de froid et des maladies. «La campagne est dans l’ensemble très satisfaisante. Il faut noter toutefois que les pluies de novembre et décembre ont accéléré la maturation des produits, surtout les clémentines», souligne Ahmed Derrab, secrétaire général de l’Association des producteurs d’agrumes au Maroc (Aspam). Les agrumes marocains ont été impactés aussi par des maladies qui ont bloqué certains contingents exportés notamment vers les Etats-Unis et la Russie. Ces exportations sont suspendues à cause de la présence de quelques larves de la mouche cératite dans un lot de clémentines. «Ces suspensions n’ont pas eu un effet majeur sur la campagne d’exportation et restent des cas isolés», rassure Derrab. Les exportations sont venti lées essentiellement entre 40% pour la Russie, 20% pour l’Union européenne et 10% pour le Etats-Unis. «Les produits marocains sont appréciés dans ces marchés et partout dans le monde en raison de leur qualité et leur goût, même si nous faisons face à une concurrence acharnée de la part d’autres pays, notamment du pourtour méditerranéen. Nous cherchons de nouveaux débouchés pour nos produits, notamment les oranges, afin de ne pas être à la merci de certains marchés»,
précise le secrétaire général de l’Aspam. Il est à souligner qu’au niveau du marché local, malgré une suproduction, les prix domestiques n’ont pas été revus à la baisse. Pour les professionnels du secteur, c’est un phénomène qui touche pratiquement tous les fruits et légumes. «Le prix à la consommation est nettement supérieur au prix départ ferme. Cela s’explique par plusieurs charges qui n’ont cessé d’augmenter, notamment les frais de transport, de la main-d’œuvre, des taxes locales et surtout l’effet des intermédiaires qui biaisent fortement le prix final», explique Hassan Benali, vice-président de l’Association des commerçants du marché de gros de Casablanca.
Par C. Jaidani
3 milliards de DH à l’export
Implantée essentiellement dans trois bassins versants, l’agrumiculture couvre une superficie d’environ 76.000 ha. Cette culture occupe une surface de 16.645 ha dans le Gharb, 12.840 ha dans la Moulouya et 1.585 ha dans le Loukkos. Les agrumes constituent la principale source de revenus pour 10.000 familles de producteurs. Les exportations d’agrumes, qui sont estimées à une moyenne de 500.000 T, génèrent un chiffre d’affaires de 3 milliards de DH par an.
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Femmes rurales
A l’occasion du 8 mars, j’ai consacré mon billet à la femme rurale. Il faut dire que c’est une catégorie de personnes qui représente plus de 20% de la population nationale. Elle est la plus vulnérable et la plus touchée par la précarité. Malgré les efforts alloués, les mauvaises conditions d’évolution de ces femmes sont le principal facteur qui pénalise le Maroc dans le classement mondial du développement humain. En effet, elles sont victimes d’analphabétisme, de pauvreté et accusent le taux le plus élevé des morts-nés. De leur côté, plusieurs filles sont contraintes d’abandonner la scolarité précocement à cause de l’éloignement de l’école, l’insécurité, les besoins pour le travail dans les champs, sans oublier bien sûr la pauvreté. De nature battante, les femmes rurales jouent un rôle socioéconomique important aussi bien dans leurs ménages qu’au niveau national. Elles travaillent dans l’ombre, le plus souvent dans l’exploitation familiale, sans aucune rémunération ni la moindre reconnaissance. Si la femme citadine a pu se forger une place de choix dans la société, sa sœur rurale continue d’être victime d’un statut défavorisé. Déjà en tant que jeune fille, elle est mal lotie comparativement avec ses frères. L’exemple le plus frappant est celui des femmes «soulalyates» qui, sous le diktat d’un droit coutumier, sont interdites de bénéficier de l’héritage des terres dites «joumouaâ». Beaucoup de travail reste à faire dans ce domaine en vue de réduire la pénibilité de vie de la femme rurale. Le gouvernement, le monde associatif et les citoyens sont appelés plus que jamais à faire évoluer cette situation à travers des décisions courageuses et volontaristes.