Cette feuille de route, en application des Hautes Instructions Royales données lors du Conseil des Ministres du 4 décembre 2024, vise à répondre aux défis du secteur aérien marocain dans un contexte de croissance rapide du trafic et d’échéances stratégiques majeures.

Lors d’une rencontre avec la presse, Adil El Fakir, Directeur Général de l’ONDA, a partagé des chiffres qui témoignent de la dynamique du transport aérien au Maroc.

• En 2024, le trafic aérien a atteint 32,7 millions de passagers, soit une hausse de 5,6 millions de voyageurs par rapport à 2023, marquant une croissance de 21 %.
• Les vols internationaux ont progressé de 20 %, tandis que le trafic intérieur a bondi de 30 %.
• Le trafic de survol – les avions traversant l’espace aérien marocain – a également connu une augmentation de 11 %.

Certaines plateformes ont enregistré des hausses particulièrement marquées :

• Casablanca Mohammed V : 10,5 millions de passagers (+7 %)

• Marrakech-Menara : 9,3 millions (+34 %)

• Agadir-Al Massira : 3,1 millions (+36 %)

• Tanger-Ibn Battouta : 2,4 millions (+25 %)

• Rabat-Salé : 1,7 million (+44 %)

• Tétouan-Saniat R’mel : 352 000 (+39 %)

• Dakhla : 309 000 (+32 %)

Ces performances confirment la nécessité d’adapter les infrastructures existantes pour absorber cette croissance continue.

Trois défis identifiés

L’ONDA a mis en avant trois grands défis qui structureront les efforts d’investissement et de transformation du secteur aérien au cours des prochaines années :

• La croissance soutenue du trafic aérien, qui impose une modernisation rapide des infrastructures.
• L’expansion de la flotte de Royal Air Maroc (RAM), avec un objectif de 107 avions en 2030 et 200 appareils d’ici 2037.
• L’organisation de la Coupe du Monde FIFA 2030, qui nécessitera une capacité d’accueil renforcée pour gérer l’afflux massif de visiteurs internationaux.

Pour répondre à ces défis, l’ONDA a dévoilé un vaste plan de développement des infrastructures. Les principaux aéroports du Royaume verront leur capacité doubler d’ici 2030, avec des investissements majeurs à Casablanca, Marrakech, Agadir, Tanger et Fès.

Les extensions prévues par l’ONDA

 Casablanca Mohammed V :

• Construction d’un nouveau terminal conçu pour fonctionner comme hub international

• Nouvelle piste d’atterrissage et nouvelle tour de contrôle

• Mise en place d’une interconnexion LGV (train à grande vitesse) avec Casablanca

Marrakech, Agadir, Tanger, Fès :

• Doublement et modernisation des terminaux existants

• Construction de nouveaux terminaux à Tanger et Fès

Une transformation de l’expérience passager grâce à la digitalisation

L’ONDA place l’innovation et la digitalisation au cœur de sa stratégie pour réinventer l’expérience client dans les aéroports du Maroc.

Automatisation et fluidification des procédures :

• Intégration de solutions biométriques pour accélérer le passage aux contrôles de sécurité

• Systèmes d’enregistrement et d’embarquement 100 % digitalisés

Aéroports intelligents et connectés :

• Espaces modernes et optimisés pour un confort accru des passagers

• Écrans interactifs et applications mobiles pour un suivi en temps réel des vols

"Nos aéroports de demain incarneront un Maroc ouvert, ambitieux et accueillant, offrant des standards internationaux et une expérience enrichie par notre hospitalité légendaire", a déclaré Adil El Fakir.

Une mutation institutionnelle et un renforcement des compétences

Outre les infrastructures, l’ONDA amorce une transformation de sa gouvernance. L’Office pourrait évoluer vers un nouveau statut juridique, potentiellement une société anonyme, afin d’optimiser la gestion et le financement des projets.

Montée en compétence des équipes :

• Formations continues et intégration de nouveaux talents

• Adoption des meilleures pratiques internationales

• Nouvelle identité visuelle pour marquer cette transformation

"Les hommes et les femmes de l’ONDA seront les acteurs clés de cette modernisation, contribuant à faire des aéroports marocains des références en matière d’accueil, de gestion et de services", a ajouté Adil El Fakir.