Administrations publiques

Administrations publiques

alt Rencontrée en marge du colloque «Les processus de transformation des administrations économiques et financières», Michèle Fejoz, DRH adjointe au Secrétaire général des ministères économiques et financiers français, estime que l’évolution du pays nécessite une réflexion sur les missions et les modes opératoires des administrations publiques.

Finances News Hebdo :  Quel est l’intérêt de la présente manifestation ?

Michèle Fejoz :  Un colloque comme celui que nous organisons pendant ces deux jours est très important pour, à la fois partager une expérience et la diffuser, et puis recueillir un certain nombre de réactions de la part de nos partenaires. C’est un échange mutuel et un partage dans les deux sens. Nous avons beaucoup de choses à apprendre à nos partenaires dans un contexte particulièrement favorable puisque nous avons un fond de culture et une histoire commune, surtout en ce qui concerne les références et les modes de raisonnement. 

La relation avec les usagers est une révolution qui a eu lieu il y a quelques années déjà. Auparavant, l’Administration fonctionnait pour elle même et organisait tous ses processus en interne. La grande révolution, c’était de se dire : au fond pourquoi agissons nous ? Nous agissons pour le citoyen et l’usager. Donc, nous avons pris la résolution de les mettre au cœur de tous les  dispositifs.

 

F. N. H. : Quand avez-vous entamé cette réflexion ?  

M. F. : Dans les années 90, nous avons commencé à réfléchir à ce sujet. Après, c’est bien entendu la mise en place en 2001 de la loi organique sur les lois de finances. Là, c’était une obligation fondamentale puisque nous devions justifier nos actions tout au long de l’année. Cela représentait un mode de fonctionnement complètement diffèrent. Cela date d’une quinzaine d’années maintenant et se poursuit sous des appellations très différentes. On a eu «Bercy en mouvement», «La modernisation de Bercy». Et là nous sommes dans «La modernisation de l’action publique», mais c’est toujours le même principe. Au-delà des appellations, les axes de modernisation des administrations économiques et financières françaises n’ont pas varié. Cette permanence dans les projets de modernisation, initiés par les différentes directions des ministères, est importante dans la mesure où c’est une condition nécessaire, mais pas suffisante, pour assurer le succès de toute démarche de modernisation grâce au sens partagé donné à la réforme et à la continuité dans le temps des actions entreprises. 

 

F. N. H. : Comment peut-on accompagner les ressources humaines dans la mise en place de la régionalisation avancée ? 

M. F. : C’est très important d’essayer de comprendre quelles sont les attentes des ressources humaines. Cela ne veut pas dire «oui» à tout, mais essayer de comprendre les inspirations. Aussi, faut-il faire en sorte que les réformes soient acceptées et que le personnel y adhère. Pour cela, il faut beaucoup d’énergie, de force et de patience. Il faut faire comprendre au personnel que l’évolution ne se fait pas contre eux mais aussi pour eux. 

Pour bien gérer cette étape, il y a des dispositifs à mettre en place, même s’ils peuvent être un peu décriés par moment. C’est tout en ce qui concerne l’évaluation. Ce  n’est pas dans le sens de juger quelqu’un, mais de lui dire ce que l’Administration attend de lui. Mais pour réussir un projet de cette envergure, il faut surtout professionnaliser les fonctionnaires. Les responsables sont souvent centrés sur leur cœur de métier et sur la mutation de leur administration  et oublient la mutation du capital humain.

 

Propos recueillis par S. Z.

 

 

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