Mohamed Abdennabaoui : une stature judiciaire internationale

Mohamed Abdennabaoui : une stature judiciaire internationale

La 8ᵉ Conférence de l’AHJUCAF, tenue à Rabat, consacre l’influence grandissante du Maroc dans l’espace francophone du droit.

Sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, la Cour de cassation du Royaume du Maroc a accueilli, du 2 au 4 juillet, la 8ᵉ Conférence de l’Association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français (AHJUCAF), une rencontre d’envergure internationale placée sous le thème : «La Cour suprême idéale». Au-delà de la portée institutionnelle et académique de cette conférence, l’événement a surtout été marqué par l’élection, à l’unanimité, de Mohamed Abdennabaoui à la présidence de l’AHJUCAF. Un choix symbolique et stratégique qui consacre la stature de ce haut magistrat marocain et, à travers lui, le rayonnement d’un Maroc, désormais acteur majeur dans le dialogue judiciaire francophone.

Une reconnaissance internationale

Docteur en droit, magistrat depuis 1984, Mohamed Abdennabaoui n’est pas un inconnu dans les cercles judiciaires internationaux. Nommé Premier président de la Cour de cassation par le Roi Mohammed VI en mars 2021, il cumule également la fonction de président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Son élection à la tête de l’AHJUCAF vient couronner un parcours marqué par la rigueur, la réforme et l’ouverture.

Il a été pendant une décennie Directeur des affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, avant de devenir en 2017 Procureur général du Roi près la Cour de cassation et Président du ministère public. A ce poste, il a été l’artisan central de la réforme du parquet, symbole d’une justice marocaine plus autonome, plus moderne et plus efficace.
Son rôle actif dans la coopération judiciaire internationale lui confère aujourd’hui une légitimité largement reconnue. En cela, son élection à la présidence de l’AHJUCAF traduit la confiance des juridictions francophones dans l’expérience marocaine et sa capacité à fédérer dans un monde juridique en perpétuelle mutation.

C’est dire que cette présidence ne sera pas honorifique. Elle s’inscrit dans une vision : celle d’une justice enracinée dans ses principes fondamentaux, mais capable d’évoluer, d’anticiper et de dialoguer. Dans un monde où les frontières du droit deviennent poreuses et où la globalisation accélère les attentes citoyennes, l’AHJUCAF doit jouer un rôle central. Dès lors, la présidence marocaine constitue une opportunité pour impulser une nouvelle dynamique, conciliant rigueur institutionnelle, modernité des pratiques et humanité du droit.

Une conférence stratégique pour l’avenir du droit

Durant trois jours, plus de 30 délégations venues des quatre coins de la francophonie ont échangé à Rabat sur des enjeux déterminants pour l’avenir des Cours suprêmes. 
Abdennabaoui, dans son allocution d’ouverture, a mis en lumière la nécessité d’un dialogue permanent entre juridictions. Pour lui, ce dialogue est une «exigence vitale» dans un monde confronté à des défis juridiques complexes : intelligence artificielle, crise climatique, migrations, bioéthique… Autant de problématiques globales appelant des réponses concertées.

Mais Abdennabaoui a aussi su dépasser les formulations théoriques pour poser des interrogations fondamentales : comment garantir une indépendance réelle de la justice ? Comment concilier autonomie institutionnelle et redevabilité démocratique ? Comment rendre nos décisions compréhensibles aux citoyens ? Des pistes de réflexion qui ont trouvé écho dans les interventions des autres participants, à l’image de Victor Dassi Adossou, président sortant de l’AHJUCAF et Premier président de la Cour suprême du Bénin, ou encore de Haoua Acyl, représentante de l’Organisation internationale de la francophonie pour l’Afrique du Nord, qui a insisté sur l’indépendance judiciaire comme pilier fondamental de toute démocratie.

A noter que l’AHJUCAF regroupe aujourd’hui 49 hautes juridictions. En accueillant cette conférence, le Maroc n’a pas simplement offert une tribune, mais il a aussi démontré sa capacité à participer activement à la réflexion collective sur la justice de demain. Et l’espace francophone peut justement, grâce à ses Cours suprêmes, incarner une justice à la fois exemplaire, lisible et profondément humaine. Et Mohamed Abdennabaoui en sera l’un des architectes les plus inspirés.

 

 

 

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