Des opérateurs de certaines filières réalisent une bonne partie de leurs chiffres d‘affaires lors du Salon.
L’innovation joue un rôle important pour augmenter la production en qualité et en volume et améliorer la productivité.
Entretien avec Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Pêches maritimes et des Eaux et Forêts.
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo :Comment jugez-vous l’évolution du SIAM et son intérêt pour l’agriculture nationale ?
Mohamed Sadiki : L’actuelle édition du SIAM est très particulière. Elle est organisée après trois années d’absence à cause de la pandémie. Elle est la vitrine de l’agriculture nationale et garde le même esprit, tout en se renouvelant à chaque édition. Le nombre et la qualité des exposants qui sont présents et l’afflux important des visiteurs témoignent du grand intérêt de cet événement. Le salon confirme au fil des ans son statut de grand-messe de l’agriculture nationale qui met en valeur les qualités du secteur. Il figure dans les agendas des opérateurs agricoles aussi bien au niveau national qu’à l’international. Il n’est pas seulement un lieu d’exposition, mais aussi un site pour fructifier les échanges et s’enquérir des différentes expériences. Il regroupe des profils de différents horizons émanant du secteur public ou privé, des agriculteurs, des scientifiques, des experts, des industriels ou autres opérateurs intéressés par le domaine, sans oublier bien sûr les citoyens qui ont un attachement pour l’agriculture. Le Salon a permis de donner une forte impulsion aux produits du terroir en incitant les coopératives à venir exposer et vendre leurs produits directement aux consommateurs. D’autres pôles comme celui du machinisme réalisent une bonne partie de leurs chiffres d‘affaires lors de cet événement.
F.N.H. : Quelle place occupe la souveraineté alimentaire dans le cadre de Génération Green ?
M. S. : Génération Green a placé l’approche de la souveraineté alimentaire au centre de ses priorités en transformant les systèmes alimentaires pour renforcer la sécurité alimentaire à travers plusieurs piliers. Parmi ces piliers, figurent notamment l’investissement dans le capital humain du secteur agricole, l’adaptation permanente aux effets du changement climatique, la baisse du coût des aliments grâce à l’amélioration de la productivité et la modernisation des réseaux de commercialisation. Il y a aussi la réduction du gaspillage des ressources alimentaires et la promotion de la consommation durable, ainsi que la limitation des effets environnementaux et sanitaires. En outre, la stratégie Génération Green vise à améliorer le revenu agricole en créant des opportunités d’emploi, notamment pour les jeunes, et permettre l’émancipation économique des femmes rurales.
F.N.H. : Parmi les nouveautés de la 15ème édition du SIAM figure la présence d’un pavillon dédié aux start-up. Quel rôle joue l’innovation pour développer l’agriculture ?
M. S. : Effectivement, ce pavillon réunira 30 start-up nationales et internationales autour d’un programme alliant tables-rondes, conférences et démonstrations immersives. L’agriculture est un secteur très technique. L’innovation joue un rôle important pour augmenter la production en qualité et en volume, améliorer la productivité, encourager la résilience face aux différents aléas et soutenir la durabilité et la compétitivité. Les start-up sont un levier pour développer le secteur. L’adoption des nouvelles technologies et les pratiques intelligentes dans le secteur agricole marocain sont devenues aujourd’hui une nécessité impérative. En effet, les nouvelles solutions et innovations technologiques sont désormais un recours incontournable pour développer une agriculture marocaine et africaine intelligente, performante et durable. En attestent les ambitions de la stratégie Génération Green 2020-2030, qui prônent le développement d’un secteur agricole résilient, en introduisant de nouvelles technologies, en numérisant les services agricoles et en améliorant la qualité et la capacité d’innovation.