10.000 ingénieurs seront formés à l’horizon 2030.
Des programmes sont initiés au profit des porteurs de projets.
Par C. Jaidani
Pour la période 2010- 2020, le Plan Maroc Vert (PMV) a constitué un tournant pour l’agriculture, avec des objectifs très ambitieux dont une bonne partie a été atteinte, voire dépassée. Cette stratégie se basait sur l’efficience économique, l’équité sociale et la préservation des ressources naturelles. L’intensification de la production et l’amélioration de la qualité étaient au cœur de ce dispositif opérationnel à travers des instruments d’intervention adaptés aux filières, aux territoires et aux types d’exploitation.
En capitalisant sur les acquis du PMV, «Generation Green» revoit à la hausse les ambitions de l’activité à l’horizon 2030. La nouvelle stratégie veut donner plus d’importance aux jeunes qui veulent investir dans le secteur. Outre la mobilisation du foncier et des budgets pour lancer des projets, la formation revêt un rôle crucial dans tout le processus. Le Maroc dispose de nombreux établissements dédiés. Certains relèvent de l’enseignement supérieur qui forme des ingénieurs et des docteurs, et d’autres sont des instituts destinés aux techniciens et employés spécialisés. L’objectif est de mettre à la disposition du secteur agricole des compétences dans les domaines de la production, la transformation et la commercialisation des produits. Le dispositif mis en place contribue également à l’évolution de la recherche scientifique et technologique et la diffusion de connaissance.
A cet égard, une stratégie nationale de la formation et de la recherche agricoles a été lancée par le département de tutelle. Il est prévu de former 10.000 lauréats à l’horizon 2030 afin d’améliorer l’encadrement du secteur agricole par une formation de pointe adaptée aux différentes filières. Outre la formation académique, un programme de formation continue ou saisonnier est mis en place au profit des exploitants et des porteurs de projets. «Auparavant, les connaissances des agriculteurs étaient transmises de père en fils selon un mode ancestral. Mais actuellement, de nombreux exploitants sont toujours à la recherche de process de production modernes et innovants.
Dans le domaine agricole, il existe de nombreux paramètres à maîtriser. Pour cela, il est fortement recommandé de suivre une formation théorique et pratique avant de lancer un projet pour acquérir les qualifications et les compétences nécessaires», souligne Abderrahim Mouhajir, conseiller agricole. Des programmes de formation sont proposés par les délégations du ministère de l’Agriculture, des Chambres d’agriculture ainsi que des organismes publics ou privés. Cette formation est déclinée par filière et aussi par région.
«Chaque région a ses propres spécificités et ses propres besoins. Par exemple, une formation pour la filière phoénicicole ne peut être dispensée que pour les exploitants des oasis et des régions sahariennes. Vu le niveau d’instruction bas de la plupart des fellahs, cette formation se fait en dialecte local avec des outils d’apprentissage simples et basiques afin de vulgariser les techniques de production», explique Mouhajir.
Le groupe OCP, acteur majeur dans l’agriculture nationale, propose des sessions de formation dans le cadre de son programme Al Moutmir. Il s’agit d’une caravane qui sillonne toutes les régions agricoles du Royaume et propose des ateliers de présentation pour aider les fellahs à améliorer leurs connaissances, que ce soit pour l’utilisation des engrais ou des dernières techniques de production agricole. Avec l’essor du digital, de nombreuses plateformes de formation agricole ont vu le jour au Maroc. Elles sont déployées soit par des associations, des coopératives ou des fédérations agricoles, et sont animées par des experts. Des pages sur les réseaux sociaux sont également disponibles. Leurs initiateurs proposent des sessions payantes ou gratuites. Selon les filières, la formation est généraliste ou pointue.