Malgré la bonne volonté affichée des ministres participants, elle ne s’est pas traduite par des plans d’action concrets assortis d’objectifs clairs et explicites. Les deuxièmes conclusions ministérielles de Marrakech ont donné lieu à un très bon texte adopté par les 43 pays participants. Les ministres de ces pays membres de l’Union pour la Méditerranée, réunis les 11 et 12 novembre 2009 à Marrakech, ont reconnu l’importance de la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le renforcement du rôle des femmes dans la société, qui s’est tenue à Istanbul en 2006.
Ils ont rappelé que la conférence de Marrakech a lieu conformément à la déclaration de Barcelone et au programme de travail quinquennal approuvé lors du Sommet marquant le 10ème anniversaire du partenariat euro-méditerranéen, qui s’est tenu à Barcelone en 2005.
En effet, ce programme prévoyait que les partenaires prendraient «des mesures en vue d’instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes, d’empêcher toute forme de discrimination et de garantir la protection des droits des femmes».
La rencontre de Marrakech a été l’occasion pour elle de réaffirmer leur attachement?aux?conclusions d’Istanbul et au cadre commun d’action 2006-2011, qui constitue à ce jour l’un des plans d’action les plus importants pour encourager la pleine jouissance par les femmes de leurs droits fondamentaux, assurer l’égalité des sexes et renforcer le rôle des femmes dans la société au sein de l’Union pour la Méditerranée.
Cela dit, il aurait fallu que ces engagements se traduisent par des plans d’action concrets, assortis d’objectifs clairs et explicites, à court, moyen et long termes.
La société civile et les ONG ont également insisté auprès des ministres pour amener tous les partenaires de l’UpM à signer la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles, et à ne pas adopter de mesures ou de politiques susceptibles d’accroître la vulnérabilité des femmes migrantes.
Mais l’un des grands reproches faits est le manque de communication et de sensibilisation du Plan d’action d’Istanbul. En effet, on note une méconnaissance quasi complète du PAI au niveau des acteurs gouvernementaux, aussi bien que non gouvernementaux, dans les pays concernés, et une absence de politiques spécifiques relatives au PAI en ce qui concerne l’amélioration de l’égalité des sexes et des droits des femmes.
Il est par conséquent indispensable de développer et de mettre en place une stratégie concertée pour éveiller les consciences, accompagnée d’objectifs bien précis, à court, moyen et long termes, soutenus par les ressources humaines et financières adéquates, pour assurer la visibilité du PAI, au niveau national comme au niveau régional. Les rôles et les responsabilités, en ce qui concerne cette stratégie de sensibilisation, devraient être clairement définis. Et ce, bien qu’on soit à une année de la tenue de la troisième conférence. Car, il vaut mieux tard que jamais.
D.N.E.S. à Bruxelles, I. Bouhrara