2019, une année de défis pour l’économie mondiale

2019, une année de défis pour l’économie mondiale

 

L’économie du Maroc présente une résilience face aux risques économiques internationaux, au regard de la faible connectivité financière aux marchés.

Les changements politico-économiques que connait l’Afrique font d’elle un relais de croissance pour l’économie internationale.

 

Par Badr Chaou

 

La majorité des experts s’accorde à dire que l’année 2019 sera des plus rudes pour l’économie mondiale. En effet, les perspectives économiques évoluent dans un schéma qui se caractérise par une décélération de la croissance internationale poussant à une mise à jour de celle-ci, qui serait désormais attendu à 3,5% en 2019, soit 0,2 point de pourcentage au-dessous des projections initiales. De même, l’économie internationale est aujourd’hui soumise à divers risques se matérialisant par l’escalade des conflits commerciaux entre grandes puissances économiques, niveaux record d’endettement public et privé, volatilité des marchés financiers et fragilité de la situation géopolitique. Un ensemble de points soulevés lors d’un débat sous le thème «Le Monde, l’Afrique, le Maroc : quelles perspectives pour 2019 ?», organisé récemment par la Fondation Attijariwafa bank.

Lors de cet événement, El Mehdi Fakir, économiste et Senior consultant en stratégie et risk management, a attiré l’attention sur les mesures préventives que les pays de la région Afrique devraient entreprendre contre les risques précités. D’après lui «pour entretenir leurs dynamiques, le Maroc et les pays africains doivent atténuer les risques financiers et budgétaires en augmentant la résilience du secteur financier et en revoyant leur modèle économique afin d’avoir des marges de manœuvre».

Et d’ajouter : «ils doivent aussi faire des progrès sur la voie des réformes structurelles afin de rendre l’économie plus forte face à de futures intempéries. De même,  promouvoir un système commercial multilatéral ouvert, et s’employer à faire en sorte que les nouvelles technologies profitent à tous, et qu’elles renforcent la croissance inclusive ainsi que la stabilité financière». 

 

Le Maroc fait preuve de résilience

Il est notable de constater que le Royaume démontre une résilience face aux aléas économiques internationaux. Quand l’économie mondiale a pâti de la crise de 2008, le Maroc est ressorti en nette croissance. Cette situation revient à la faible inclusion du pays dans le marché financier international, ce qui le rend peu sensible aux  incertitudes économiques et risques marchés.

«Les risques économiques impactant directement la croissance mondiale ne se feront pas ressentir dans l’immédiat au Maroc, au regard de la non connectivité financière à l’international et de la nature de l’économie du Royaume restant fort dépendante de l’agriculture et de la pluviométrie», a relaté  Frederic Louat, Directeur général du cabinet Riser Maghreb, lors du même évènement.  D’ailleurs, ce dernier se montre optimiste sur l’économie marocaine, rappelant les bons indicateurs de celle-ci. Toutefois, il manifeste son inquiétude vis-à-vis de l’industrie automobile au Royaume pouvant subir le coup de la baisse de la demande en Europe (voir interview page 27). De son côté, El Mehdi Fakir a relevé «que le Maroc devrait se pencher plus vers l’amélioration de la situation sociétale afin de résoudre les problèmes liés à l’inclusion sociale». Il estime également que 2019 devrait être pour le Maroc l’année des décisions cruciales qui vont définir l’orientation économique qu’il entreprendra.

 

L’Afrique, un relais de croissance

Le continent africain présente indéniablement un relais de croissance pour l’économie internationale au cours des prochaines années. Quasiment tous les secteurs trouveraient leur compte dans le marché africain où il reste beaucoup à faire. Cette émergence économique qui puise ses fondamentaux de l’embellissement de plusieurs facteurs structurels, tels que politique ou social, rassure sur le climat des affaires dans les pays de la région.

«Aujourd’hui, l’Afrique fait face à plusieurs enjeux dont des plus importants, l’enjeu politique. En effet, on assiste aujourd’hui à une période cruciale dans la vie politique de l’Afrique avec la tenue d’élections dans certains pays de la région, ce qui démontre l’évolution du modèle de gouvernance. Citons notamment les élections au Nigéria, en Afrique du Sud, et des élections qui se profilent au Sénégal également. Cela est un signe positif qui émane du continent africain et un fort message prônant le changement», a indiqué Abdou Diop, Managing Partner du cabinet Mazars Audit & Conseil, lors de la même occasion. ◆

 


Profil des risques économiques

• Hausse du Dollar américain, impactant les pays émergents endettés par le billet vert.

• Menace sur la confiance des investisseurs suite à la forte montée du protectionnisme économique, couplée à une guerre commerciale entre les grandes puissances.

• Impact économique mondial du Brexit. En effet, suite une sortie sans accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, on peut s’attendre à un impact de respectivement 2,8% et 0,8% sur le PIB.

Perspectives économiques, réduction des marges de manœuvre des Banques centrales, notamment celle de la Banque centrale européenne, dont les taux directeurs restent proches de zéro.

• Baisse de l’un des moteurs de croissance de l’économie internationale, à savoir la Chine. 

• Prévisions économiques revues à la baisse pour 2019.

 

 

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