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Sécurité routière: sinistralité en baisse et plein cap sur la digitalisation

Sécurité routière: sinistralité en baisse et plein cap sur la digitalisation

La stratégie nationale vise à réduire de 50% le taux de mortalité à l’horizon 2026.

La dématérialisation a permis une meilleure efficacité et gestion des services rendus aux usagers.

 

Par C. Jaidani

La sinistralité routière au Maroc est un fléau majeur qui a un coût socioéconomique important. La création de l’Agence nationale de la sécurité routière (Narsa), il y a quelques années, a permis de fédérer les actions de tous les acteurs impliqués, assurant au passage plus d’efficacité dans ce domaine. Les différentes campagnes de communication et les programmes de sensibilisation lancés ont réduit progressivement le nombre de sinistres. Par ailleurs, plusieurs chantiers structurants ont été lancés, dont notamment la digitalisation de tous les services. A l’occasion de la Journée nationale de la sécurité routière, Narsa a présenté de nombreux indicateurs sur les accidents routiers qui, pour la plupart, indiquent une amélioration.

Ainsi, 3.201 décès ont été enregistrés durant l’année 2022, soit une baisse de 6,84% comparativement à 2021. Le nombre total des accidents corporels au cours de l’année 2022 s’est élevé à 113.740, affichant une régression de 1,5%. Pour leur part, les blessures graves et légères ont diminué de 5,22% et 1,07%, respectivement. Les accidents graves sont en baisse, malgré la hausse du nombre des accidents, avec un ratio des décès pour 100.000 véhicules qui est passé de 529 en 1971 à 75 en 2022.

«La stratégie nationale de la sécurité routière vise à réduire de 50% le taux de mortalité à l’horizon 2026, soit moins de 1.900 morts, en ciblant notamment les piétons et les cyclomoteurs. En 2022, nous étions à -10%. Le cumul des vies humaines épargnées est de 1.500. Cependant, même si la tendance est baissière, nous restons loin des objectifs», souligne Benacer Boulaâjoul, Directeur général de la Narsa. Pour plus d’efficience dans son action, l’Agence veut déployer davantage d’effort à destination des populations à risque ou les plus touchées par les accidents de la route. Il s’agit notamment des piétons et des deux-roues. Les campagnes de communication et de sensibilisation de l’agence seront plus focalisées sur cette catégorie de personnes.

«La problématique est très concentrée sur les deux-roues et les piétons, qui sont les plus exposés avec 69% de tués. Les premiers représentent 39% des décès. Malheureusement, la plupart sont des jeunes entre 15 et 29 ans, une catégorie qui représente 44% du nombre total. Si l’on passe à 35 ans, la part grimpe à 53%. Il est donc clair que le plan d’action doit être ciblée sur cette catégorie», précise Boulaâjoul. Outre la sécurité routière, Narsa met le plein cap sur la digitalisation de ses services, notamment la gestion des permis de conduire et la carte grise. Une action qui permettra de fluidifier le circuit, d’assurer plus de sécurité dans le traitement des données et de donner plus d’assurance aux usagers. Il s’agit d’écarter les risques de fraude et de falsification des documents.

«A partir du 1er mars 2023, nous n’allons recevoir que les candidats admis à passer le permis de conduire et les personnes qui importent des véhicules de l’étranger et qui doivent passer une expertise. A travers la convention signée avec Al Barid Bank et Barid Cash, nous avons décongestionné la pression sur les centres et amélioré la qualité des services pour les usagers», indique Boulaâjoul. Auparavant, ce sont 75 centres de Narsa qui assuraient le traitement des dossiers de permis de conduire ou de cartes grises au niveau territorial. Actuellement, les usagers ont maintenant à leur disposition 800 agences, qui reçoivent les dossiers pour instruction. Alors que les centres de l’agence assurent le contrôle et la validation des dossiers. Narsa travaille sur le chantier de la numérisation des documents. Tous les dossiers déposés au niveau du réseau sont numérisés en temps réel. Jadis, les dossiers accusaient beaucoup de retard, car les agents étaient le plus souvent occupés par l’accueil et n’avaient pas assez de temps pour faire la saisie. Par conséquent, on recensait de longues files d’attente au niveau des centres. 

 

 

 

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