L'écrivain, journaliste et poète, Driss Tahi, vient de publier son premier roman, «Du haut du balcon», aux éditions les Infréquentables.
«Réaliste donc...d'abord le cadre spatio-temporel, la Casablanca des années 60-80, lieu de naissance de l'auteur qui est imprégné de cette cité, car c'est bien le chapelet de souvenirs pénibles de l'histoire de la ville qui s'égrène du haut du balcon», écrit le chercheur Gérard Chalaye, dans la postface du roman.
Ce roman de 240 pages, dont la couverture est sertie d'un tableau de l'artiste Abdallah Dibaji, est un récit dont l'héroïne, Saâdia, observe l'agitation et les méandres de la vie, et à travers elle les évènements successifs qui ont marqué Casablanca, ou Dar El Baida, depuis les années 1940 jusqu'aux abords contemporains de 2006.
«L'agitation anime la rue Khatibi du matin au soir. Lorsque les moments d'un passé douloureux résistent à l'oubli, Saâdia, accablée de vieillesse, égrène du haut de son balcon dans une profonde affliction, le chapelet de ses souvenirs. Ceux-là même qui se confondent avec l'histoire tout aussi pénible et traumatisante de sa ville», peut-on lire sur la quatrième de couverture.
Le roman se décline en une série de séquences, non numérotées, qui décortiquent le caractère gestuel et pensif de l'héroïne casablancaise, Saâdia.
«Réveillée à l'aube, Saâdia redouble d'efforts pour rejoindre à temps sa place au balcon. Elle prépare le thé, s'assied à la petite table de la cuisine. Elle trempe du pain noir dans l'huile d'olive, mange un œuf dur cuit la veille et un bout de fromage de chèvre», détaille l'auteur. «Aujourd'hui, elle se déplace à petit pas, les pieds collés au sol, glissant avec ses chaussons comme si elle nettoyait le carrelage».
Du haut du balcon; Rue Khatibi; Mars 1965; L'appartement; Les voisins; Le salafiste; Abdou et Nora; Juin 1981; La morgue; Le fantôme de Hasna; Lalla Zahra; Le triporteur; Le guichet automatique; Houria et Ali; Les fosses; Malika; La résignation; Le chant des cygnes : sont les titres de ces séquences qui forment l'ossature du roman.
Au gré de ces séquences, le lecteur est invité à assister et à savourer le spectacle fictif au timbre réaliste qui agite la vie de Saâdia, tout comme les autres personnages secondaires, issus de l'imagination de l'auteur. A travers chacun d'entre eux, surgit le souvenir de personnes croisées dans la vraie vie, comme le souligne l'auteur dans la postface.