Propos recueillis par Ibissam. Z.
Finances News Hebdo : Les préparatifs des nageurs vont bon train pour les échéances à venir, à commencer par les Jeux olympiques de Tokyo. En quoi consiste votre programme de préparation, toutes catégories confondues ?
Youssef El Haouat : Les 7 meilleurs nageurs marocains résidant à l’étranger sont Driss Lahrichi 24 ans, spécialiste du 100 m et 200 m dos; Samy Boutouil 20 ans, aligné sur 100 m nage libre, et Souhail Hamouchane 24 ans, engagé sur 50 m nage libre. Ces trois nageurs sont basés en France. En Belgique, on trouve Lina Khiyara 18 ans, engagée sur 50 m, 200 m nage libre, et Ben Rahou Mathieu, 25 ans, catégorie 10 Km en eau libre. Nous avons également deux athlètes évoluant aux Etats-Unis. Il s’agit de Yusuf Tibazi, 26 ans, spécialiste du 100 m papillon, et Imane El Barodi 19 ans, engagée sur 50 m et 100 m nage libre.
Nos champions ont bénéficié de bourses de préparation du Comité international olympique (CIO), de la Fédération internationale de natation (FINA) et du Comité national olympique marocain (CNOM) pour réaliser leurs qualifications à travers des stages de préparation et des compétitions qualificatives aux JO de Tokyo. En parallèle, et pour les autres catégories d’âges, il y a eu 3 rassemblements à Ifrane, dans le cadre de la préparation des nageurs pour les prochaines échéances, notamment les Jeux olympiques de Paris 2024 et les JO de Los Angeles de 2028.
F.N.H. : La Covid-19 a contraint le monde entier à se plier à ses exigences. En tant que staff, comment avez-vous pu tout réorganiser et vous adapter à cette situation de crise sanitaire ? Et quelles étaient les contraintes auxquelles vous avez dû faire face ?
Y. E. H. : La plus grande contrainte était la fermeture des piscines relevant du ministère de tutelle. Pendant la période de la Covid-19, la préparation des nageurs marocains résidant au Maroc s’effectuait en 2 étapes. La première préparation était à sec sous forme d'exercices d’endurance, avec au menu footing et bicyclette. Les sportifs travaillaient chez eux, à distance avec leurs entraîneurs respectifs. La deuxième préparation se faisait sous forme de réunion des 30 meilleurs nageurs (ses) dans la seule piscine qui nous a permis d’abriter les stages et les tests pour la sélection des nageurs. Ensuite, nous avons pris en charge des adhésions à des piscines privées en faveur de nos athlètes afin de leur permettre de s'entraîner régulièrement, avec bien entendu des interruptions en fonction de
la situation épidémiologique au Maroc. La Fédération royale marocaine de natation (FRMN a dû intervenir auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et du CNOM pour permettre le bon déroulement des entraînements. Toutefois, la FRMN attend avec impatience l’ouverture des piscines, en particulier celles relevant du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports*, pour reprendre les entraînements. Il faut savoir que 85% des clubs nationaux exercent leurs activités sportives dans ces piscines, car elles répondent aux normes internationales qui permettent aux nageurs de s’entraîner dans des conditions optimales.
F.N.H. : Quel a été votre rôle et celui de la Fédération pour maintenir la même ferveur et le même niveau de compétition auprès des athlètes en vue des échéances à venir ?
Y. E. H. : Pour maintenir cette ferveur de participation et pour réaliser des minimas de participation pour les JO et différents championnats d’Afrique et arabe, la FRMN est intervenue auprès des instances gouvernementales pour essayer d’ouvrir quelques piscines pour qu’un maximum de nageurs marocains en profitent. Faire également des tests de sélection nationale en faveur des nageurs, effectuer des stages de préparation pour toutes les catégories d’âge, et enfin obtenir des bourses pour les nageurs évoluant à l’étranger pour les motiver davantage et les soutenir en cette période de pandémie.
F.N.H. : La dernière participation marocaine remonte aux JO de Rio de Janeiro 2016. Quelles sont vos ambitions actuelles ?
Y. E. H. : La FRMN ambitionne de faire participer plus de nageurs possibles en réalisant des minimas «A», c’est-à-dire atteindre les demi-finales par exemple. Nous ne voulons plus faire acte de présence, mais dépasser le cap des éliminatoires avec un grand nombre de nageurs. Notre travail consiste à faire évoluer cette discipline noble. La natation marocaine est présente aux Jeux olympiques depuis plus de 20 ans. Nous avons le potentiel pour y arriver; il faut que les moyens suivent, notamment les infrastructures.
F.N.H. : La natation nécessite un entraînement spécifique et permanent pour maintenir les capacités techniques et physiques, surtout face au défi de la qualification pour les JO. Comment avez-vous procédé ?
Y. E. H. : Nous avons essayé de garder la fraîcheur physique des nageurs à travers des séances d’entraînement physiques en salle et en plein air. Certes, toutes ces contraintes sont nécessaires pour garantir la réalisation du minimum requis (minima). En ce qui nous concerne, nous avons actuellement 6 nageurs dans la natation de course qui sont tout près de réaliser leurs minimas, et un autre nageur en eau libre catégorie 10 KM. Pour les échéances à venir inscrites dans l’agenda olympique Paris-2024 et Los Angeles-2028, nous travaillons sur le long terme, avec un programme bien défini. 12 garçons et 12 filles seront pressentis pour une participation ultérieure.