La BMCI apporte son soutien aux événements musicaux, encourage les artistes et fi nance des programmes de formation musicale. Ces initiatives insufflent une nouvelle énergie à une culture qui s’affaiblissait progressivement à mesure que les pouvoirs publics s’en désengageaient.
Dans «Le marchand de Venise», Shakespeare déclare : «L’Homme qui n’a pas une musique en luimême et qui n’est pas ému par le concert des sons harmonieux… est propre aux trahisons, aux stratagèmes et aux rapines». Il va de soi qu’un tel spécimen est une denrée rare, tant la faculté de musique, tout comme celle du langage, est innée. Depuis qu’il vit, il semblerait que l’homme a toujours cherché à émettre des sons et à les combiner. Tout d’abord avec sa voix, puis avec des instruments rudimentaires, comme en témoignent certaines peintures et fresques préservées dans des grottes préhistoriques. Quant à l’enfant, il apprend précocement à solliciter ses cordes vocales, puis à les moduler, donnant de la sorte de la voix, qui, une fois portée au loin fait naître le chant, premier instrument musical. Il ne lui reste plus qu’à développer cette capacité nouvellement acquise, pour la partager, par la suite, avec un grand nombre de personnes. Chose qui requiert une scène, un festival, etc.
Le mécénat culturel, une priorité
Le monde de l’argent est-il fatalement incompatible avec celui de l’esprit ? Les institutions bancaires, obsédées par les chiffres et les bénéfices, sembleraient mépriser le plaisir gratuit de la culture. Cela revient à tordre le cou à la réalité, car les banques les plus illustres ont toujours manifesté un intérêt particulier pour les lettres et les arts, investissant généreusement sans attendre de retour financier. C’est le cas de la Fondation BMCI, une entité puissante et rayonnante, qui embrasse le mécénat culturel, et plutôt de belle manière. En effet, la Fondation BMCI a apporté son soutien à plusieurs projets. Pendant 10 ans, elle a soutenu le Concours international de musique du Maroc. Elle a également été présente lors de la première édition du salon Visa For Music, une plateforme interprofessionnelle de l’industrie musicale au Maroc. De plus, elle a accompagné pendant plusieurs années le Printemps Musical Des Alizés, un festival dédié à la musique de chambre et à la musique classique à Essaouira. En outre, la Fondation a prêté la main à l’artiste marocaine Firdaous pour l’enregistrement de son clip «Rouh li halak», ainsi qu’à Karim Kadiri, artiste luthiste marocain, pour le lancement de son deuxième album intitulé «You are here» avec le groupe M’oud Swing. C’est ainsi que la musique continue à nous entraîner vers de nouveaux horizons. Lorsque, il y a plusieurs années, Philippe Lorain, qui n’hésitait pas à puiser dans ses propres fonds, fait appel aux portemonnaies d’éventuels donateurs (d’autant plus que Tanjazz est parvenu à maturité), la BMCI, charmée par son bagout persuasif, ne se fait pas forcer la main. Elle lui procura soutien. Sollicitée, elle eut l’élégance de ne pas le marchander. L’écot qu’elle apporte ne se veut pas chiffrable, dans la mesure où il s’étend par-delà le financement. À tout seigneur, tout honneur. La Fondation BMCI a soutenu la participation de la chanteuse Elisabeth Kontomanou et les artistes Ablaye Cissoko, Anne Pacéo ainsi que Rita Payes.
Jazzablanca, accessible pour tous à la Place des Nations unies
La BMCI a été profondément séduite par la magie du jazz, impressionnée par sa splendeur, son dynamisme, sa diversité et son originalité. Elle s’est engagée à le promouvoir. Décidant de renforcer son soutien à la musique jazz, elle devient sponsor officiel, depuis 2014, du Jazzablanca. Et, sous son impulsion, l’événement propose gratuitement des concerts au public casablancais sur la «scène BMCI», située sur la Place des Nations unies, mettant en avant tous les courants du jazz et révélant les jeunes talents marocains. Libre d’accès, ladite scène incarne la dimension urbaine et inclusive d’un festival profondément attaché à sa ville, qui se veut accessible à tous. Pour 2023, et suite à l’appel à projets lancé en début d’année, la scène BMCI a accueilli 6 groupes marocains, dont les registres et sensibilités musicales font la part belle aux musiques voyager le public sur des rythmes à la fois ancestraux et résolument modernes, reflétant la richesse et la diversité culturelle du Maroc d’aujourd’hui.
La soirée du 22 juin avait débuté en compagnie du groupe Izouran N-Sahara, tout droit venu de l’oasis M’hamid El Ghizlan. Place ensuite au duo Sound of Mint, qui a électrisé la scène BMCI au rythme d’un remix du légendaire Ali Farka Touré. Le lendemain (vendredi 23 juin), un public casablancais de tous âges et horizons s’est réuni autour de la scène BMCI afin de découvrir deux formations marocaines atypiques. La scène a d’abord accueilli le groupe Khmissa, dont le répertoire a mêlé rock et gnaoua, avant de faire place à Tarwa N-Tiniri, qui a chanté son amour du blues et de la poésie amazighe. Le samedi 24 juin, le public a eu rendez-vous avec le groupe Badil, qui a animé la place avec des sonorités rock psychédéliques et des mélodies du désert. Le groupe révélation Jubantouja a ensuite pris le relais pour un concert vibrant de clôture, mêlant musique métissée et poésie amazighe, directement venue du Haut-Atlas marocain... Tout cela montre que sans l’appui financier des entreprises les plus florissantes, plusieurs festivals et projets musicaux n’auraient pu prendre véritablement leur essor, même si ce soutien relève davantage du parrainage que du mécénat pur. La Fondation BMCI s’engage à répondre présente chaque fois qu’elle est sollicitée. Ne peut-on pas considérer le mécénat d’entreprise comme une aubaine pour notre culture ?