Par Abdelhak Najib
Aphorisme, Casablanca Care Centre et Orion Médias organisent une exposition collective autour des travaux de plusieurs artistes plasticiens marocains sous le titre de «Poussière d’étoiles».
Une exposition qui réunit une belle palette de peintres connus sur la scène artistique, du 24 mai au 30 juin 2021.
Ce sont là plusieurs artistes plasticiens qui ont répondu présents pour lancer le premier événement conçu et organisé conjointement entre Aphorisme, Casablanca Care Center et Orion Médias.
Il s’agit de plusieurs noms qui ont installé une réputation solide au sein de la famille des artistes peintres marocains, avec une grande visibilité internationale comme c’est le cas pour Nadia Chellaoui, récemment auréolée d’un hommage vibrant à Dubaï où elle a exposé ses derniers travaux. La plasticienne réunit autour d’elle plusieurs amies peintres telles que Loubna Benchekroun, Loubna Chawad, Nouzha Lityeme, Hajar Tazi, Khadija Elfahli, Laila Skalli, Lamia Belloul, Zine Al Abidine Al Amine et Icare.
Ce sont là différents styles et différentes approches de la peinture, allant de la figuration à l’abstraction en passant par des essais d’une grande audace mettant en lumière des formes et des couleurs, dans une lecture riche des espaces et de leurs contours.
«Comme les aficionados peuvent le constater, cette exposition met la lumière sur des approches très éloignées les unes des autres, et c’est ce qui la rend à la fois riche et intéressante. De l’univers de Loubna Benchekroun à celui d’Icare, il y a des passerelles qui nous disent comment la peinture peut créer des ponts et des rencontres si intimes. On le touche également dans les travaux sur le visage de Loubna Chawad ou dans les enchevêtrements des lignes chromatiques de Nouzha Lityeme. Toute la place est habitée par la couleur et par cette belle quête de la lumière qui préside à l’acte même de naissance de l’œuvre», explique Nadia Chellaoui, qui endosse ici la casquette de commissaire d’exposition puisqu’elle connaît si bien les univers variés de pratiquement tous les noms qui exposent ici.
Ces propos trouvent écho chez Icare qui souligne «Les particularités de chaque lecture du monde à travers un travail de fond sur la couleur et les formes qui sont le langage de la peinture. Prenons, à titre d’exemple les miniatures de Khadija Elfahli, c’est là un travail que certains pourraient qualifier de peinture dite naïve, mais on le voit très bien, il s’agit là d’une recherche qui s’étale sur plusieurs décennies pour maîtriser tous les formats en y incarnant des scènes de vie d’une extrême précision.
C’est le même procédé de recherche qui sous-tend les travaux de Nouzha Lityeme avec toutes ces lignes qui se rencontrent, qui entrent en collision pour créer des chemins qui sont autant d’interrogations sur la nature inextricable de la vie».
Sans oublier les nouveaux travaux de Lamia Belloul qui franchit un cap en s’aventurant, avec maîtrise, vers d’autres essais et d’autres expérimentations donnant à son travail plus de profondeur et plus d’acuité.
C’est aussi le cas dans les grands formats de Loubna Benchekroun qui décline devant nous sa lecture de l’Homme de Vitruve, avec toutes les connotations liées à Léonard De Vinci et son mystère de l’Homme qui doit habiter poétiquement la terre, selon la formule consacrée de Hölderlin. Loubna Benchekroun donne déjà rendez-vous à son public à partir du 15 juillet 2021 au Casablanca Care Center pour un Solo Show autour de cette thématique de l’Homme, du temps et de l’espace.
En ce qui concerne les travaux d’Icare, nous sommes face à une réelle maîtrise de ses sujets puisqu’ils sont à la fois multiples et très éloignés les uns des autres. Figuration, abstraction, nature morte, paysages, études et variations sur des thématiques particulières comme le corps, comme le mouvement, comme le trait et la ligne, le tout sous la lumière que la couleur octroie à chaque toile, dans une variation sur le thème du beau qui habite le monde et le définit.
C’est ce même procédé qui trouve corps dans les visages inachevés de Loubna Chawad qui triture la figure humaine, homme et femme, pour laisser voir d’autres contours qui défient l’espace même de la toile, dans un désir de révéler le non-dit qui se dérobe derrière une expression, une mimique ou un regard : «Pour moi, il n’est pas du tout question de donner à voir un visage humain. Pour cela, la photographie remplit bien sa fonction de saisir l’instant. Pour ma part, il s’agit de saisir ce que le visage humain dissimule, ce qu’il cache, ce qu’il ne laisse jamais voir. C’est cet au-delà du regard qui donne un sens à mes travaux», précise Loubna Chawad, qui donne rendez-vous à son public à la rentrée pour une exposition individuelle sur le visage et ses variations.
Voici l’essentiel d’une exposition qui connaît déjà un grand succès et qui installe ce nouvel espace d’art qu’est le Casablanca Care Center comme l’une des adresses culturelles incontournables au Maroc.
* Du 24 mai au 30 juin 2021, au Casablanca Care Centre, 5, Rue Oulad Bouzid. Anfa. Casablanca.