Par R. K. Houdaïfa
Chanteuse surprise du titre de l’automne 2020 (Tayer), Asmae Charifi n’est pourtant pas un perdreau de l’année. Certes, elle renvoie à l'un des plus sérieux espoirs de la scène musicale marocaine, prête à faire chavirer les chœurs.
Germée fin décembre, une chanson, khyali, a suffi à faire monter la température, embrocation transie du spleen, grimpant si allégrement dans les aigus qu’elle a ranimé cette flamme attisée par Nekfeu – pour s’en tenir à une adoration à laquelle elle ne peut se soustraire. Depuis, la fièvre n’est pas tombée.
C’est avec le titre First que la -disons- cent soixante centimètres de jeunesse so funny, emmaillotée souvent dans des vêtements so rock (et vintage, pour un quidam), assortie au charme flagrant d’un romantisme ténébreux et portant belle avec sa coupe garçonne, décida de voler de ses propres ailes. Elle assure, aussi loin qu’elle s’en souvienne, avoir toujours voulu être artiste. Quand bien même les études à l’ENCG ne la laissaient pas indifférente, la musique s’impose en effet très vite à ses yeux - et ses oreilles - comme la manière la plus naturelle de s’exprimer.
Pas avare de livrer les maux qui accablent notre société, le romantisme escarpé du précoce prodige marocain est fondé sur un assemblage harmonieux d’oppositions, chaud-froid, lumineux- sombre, doux-amer, fantasmagorie-réalité… Aux âmes biens nées, la valeur n’attendant point le nombre des années, voici qu’une jeune s’en vient frapper à la porte de la renommée musicale.
Qui plus est, elle figure sur la playlist La Relève Maghreb de Deezer, la plateforme de streaming… On n’a pas fini d’en parler.