L’Institut français du Maroc a dévoilé, mercredi 7 avril, son palmarès de la septième édition du «Concours international de films courts Ana maghribi.a». On y était, on vous raconte.
Lancée en 2014, cette compétition offre la possibilité à tout un chacun – ayant moins de 30 ans – de s’essayer à la création cinématographique. Elle stimule la création audiovisuelle et numérique; révèle des talents; développe la créativité et l’esprit critique sur les images. Sans oublier qu’elle favorise les rencontres et les échanges entre passionnés et un jury de professionnels.
Organisée en partenariat avec Crédit du Maroc et JawJab, elle a pour vocation d'interroger la jeunesse sur des thématiques qui la concernent : l'identité, le statut des femmes, le changement climatique, l'ouverture au monde, vivre la ville ensemble, les rencontres ou encore l'engagement.
Pour cette année, c’est sur le thème «Afri9i.a» que les passionné(e)s ont imaginé leurs films courts de 90 secondes. Elles et ils se sont évertué(e)s à explorer cette notion d'un point de vue personnel et subjectif : qu'est-ce qu'être Africain ou Africaine ? Est-ce l'appartenance à une géographie, à une langue, une religion ? Un héritage culturel, des récits communs, une construction individuelle ? Ce concours est l'occasion d'incarner en 90 secondes dans une vidéo sa propre africanité et de la faire ainsi rayonner, de faire résonner la voix de ce continent riche et diversifié, ce carrefour des cultures.
«Être Africain, voilà une question qui systématiquement génère un tas d'autres dans mon esprit, ça veut dire quoi exactement être Africain ? Est-ce une couleur de peau ou un état d'esprit ? Est-ce une condition économique ou un héritage culturel perpétuellement redécouvert à la fois avec surprise et enchantement ? Un choix économique ou un destin immuable ?», se demande Mohcine Besri, président du jury. «Pour nous, Marocains, j'ai le sentiment qu'être Africain est une amnésie historique d'une évidence géographique», martèle-t-il.
A ses côtés, ce sont les jurées : Nadia Benzakour, comédienne franco-marocaine, et Mouna Benrhanem, directrice de communication du Crédit du Maroc, qui ont eu l’honneur de révéler le palmarès du «Concours international de films courts Ana maghribi.a», toujours avec beaucoup d’humour, de professionnalisme et de bons conseils. Le comédien marocain, Omar Lotfi, et le Directeur général adjoint du studio créatif JawJab, Younès Lazrak, n’ont pas pu y assister «pour des raisons de force majeur». Quant à Besri, lui, il a pu, malgré qu’il soit coincé en Suisse, suivre la cérémonie via Zoom.
Au-delà de la qualité des films (de vraies daubes, d’honnêtes réalisations, de chouettes courts) l’idée exprimée dans le film a été le premier critère de sélection. Alors… Prêts pour le verdict final ? C’est l’heure de découvrir le très beau palmarès de la cérémonie…
Quatre prix ont été remis aux gagnants :
1er Prix : «Qui suis-je ?» de Marwane El Ouakil et Abdel Aziz Es-Saddouki
2ème Prix : «ldentity» de Roaa Idali
3ème Prix : «The Change» de Mhmed Baz
Le prix de l'Institut français du Maroc a été raflé par «L'enfant ingrat» du quatuor : Aitch Khairane, Adrien Arnulf, Soukaina Biedallah et Clément Peckre.
C’est autant de diversité et de richesse que l’on a pu découvrir chez tous ces réalisateurs en devenir. Elles/ils ont prouvé que la persévérance finit par payer. Et c’était amplement mérité avec leurs films courts, tendres et sensibles. Décalés, et qui en ont bluffé plus d’un avec leur scénario séduisant, leur finesse, leur esthétique impeccable... Ceci leur a été, par ailleurs, comme une invitation à prendre de la hauteur, à s’élever en apesanteur jusqu’à toucher le ciel. Bon vent !